Berezovski, l'éternel rebelle (Vremia Novosteï)

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MOSCOU, 16 avril - RIA Novosti. Boris Berezovski s'est une fois de plus montré maître inégalé de la provocation politique. A la veille d'une nouvelle "Marche du désaccord" organisée à Moscou et à Saint-Pétersbourg, au moment même où la Douma adoptait une déclaration acerbe face au rapport annuel du département d'Etat américain sur les droits de l'homme dans le monde montrant du doigt la Russie, l'émigré politique russe le plus fanatique a donné une interview électrisante au quotidien

britannique The Guardian. Il a notamment déclaré qu'il versait de l'argent à des "proches du président chargés de préparer une révolution de palais".

Les autorités russes ne pouvaient pas refuser un cadeau aussi précieux. Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est empressé de déclarer que par ses appels au renversement du régime en Russie M. Berezovski abusait de son statut de réfugié politique, et le procureur général Iouri Tchaïka a promis une nouvelle enquête judiciaire.

M. Berezovski ne fait pas que jeter de l'huile sur le feu, il ne fait pas qu'offrir aux autorités russes un atout pour justifier des répressions de contestataires des plus violentes (le renversement du régime par la force constitue un crime dans n'importe quel pays). Il bâtit une base idéologique pour faire annuler ou reporter l'élection présidentielle en faisant le jeu de cette partie de l'élite du Kremlin qui souhaite à tout prix un troisième mandat pour le président Vladimir Poutine, unique garantie de leur influence et de leurs intérêts économiques.

La télévision pourrait engager Boris Berezovski comme présentateur permanent du journal de 21 heures tant il sait formuler les peurs dont se servent les médias russes pour intimider la population.

Un scénario musclé, qu'il s'agisse du changement de régime ou de sa préservation, est la dernière chose dont aurait besoin la Russie qui a tant souffert des révolutions et de la terreur menée au nom de l'Etat contre sa propre population. Par son interview accordée au quotidien The Guardian, Boris Berezovski pousse les autorités russes à resserrer la vis, à rechercher de nouveaux ennemis intérieurs, à multiplier les tentatives de discréditation de responsables politiques et de simples citoyens contestataires. Le rebelle britannique cherche, en fin de compte, à délier les mains de ce pouvoir qu'il conteste tant.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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