Un sous-marin dernier cri... sans missiles (Vedomosti)

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MOSCOU, 16 avril - RIA Novosti. Le sous-marin stratégique "Iouri Dolgorouki" vient d'être mis à l'eau par Sevmash, le plus grand chantier naval militaire russe. Ce projet qui a coûté des dizaines de milliards de roubles est censé garantir la sécurité nationale jusqu'au milieu du XXIe siècle, quoiqu'il y ait eu des projets moins coûteux, constatent des experts.

Les sous-marins nucléaires lanceurs d'engin (SNLE) constituent la composante navale des Forces nucléaires stratégiques. Au milieu de 2006, la Russie possédait 12 SNLE construits à l'époque soviétique. Le nouveau sous-marin "Iouri Dolgorouki" (projet 955) a été mis en cale en automne 1996, mais c'est seulement en 2002 que le chantier est entré dans sa phase active.

"Signer ce papier me fait beaucoup plus plaisir que certains traités internationaux", a avoué le premier vice-premier ministre russe, Sergueï Ivanov, en apposant son paraphe au bas du procès-verbal de réception au moment où le premier sous-marin russe de quatrième génération sortait de l'atelier 55 de Sevmash. Le submersible dont l'équipage ne compte que des officiers et des sous-officiers pourrait procéder aux essais en mer dès cette année, mais il sera dépourvu de son principal arsenal. Sur les cinq tests du missile intercontinental Boulava, les trois derniers ont échoué, et un sixième est programmé pour l'été prochain. Dans tous les cas, explique une source au ministère de la Défense, le missile pourrait faire l'objet de tests supplémentaires dans les trois à quatre années à venir. Le programme national des armements d'ici 2015 prévoit la construction de quatre sous-marins du même type, dont trois sont déjà en cale aux chantiers de Sevmash.

La mise à flot du "Iouri Dolgorouki" est un grand succès, car il s'agit du premier programme sérieux de constructions navales de l'époque postsoviétique, explique le spécialiste de la marine de guerre Mikhaïl Barabanov. Cependant, la Russie n'a pas choisi le programme optimal. L'URSS ayant construit 91 SNLE contre 59 pour les Etats-Unis, la Russie aurait dû opter pour la modernisation. Toutefois, à partir du milieu des années 1990, elle s'est embourbée dans le programme coûteux de construction de sous-marins de la classe Boreï et de missiles Boulava. Rien que le programme Boulava avait déjà englouti 14 milliards de roubles (400 millions d'euros) en 2004, et il ne restait plus d'argent pour le reste de la marine, se plaint M. Barabanov.

Capable de percer le bouclier antimissile, le missile Boulava pourrait devenir l'ossature de la stabilité stratégique de la Russie jusqu'au milieu du XXIe siècle, estime son concepteur, le directeur général de l'Institut de thermotechnique de Moscou Iouri Solomonov. Compte tenu de la modernisation en cours, ce calendrier est bien réel, renchérit Evgueni Miasnikov, spécialiste du Centre des problèmes du désarmement, ajoutant que les sous-marins doivent avoir une durée de vie d'une trentaine d'années.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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