Téhéran menace de traduire la Russie devant la justice de La Haye (Nezavissimaïa Gazeta)

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MOSCOU, 13 août - RIA Novosti. L'Iran s'apprête à saisir la Cour internationale de justice en vue de poursuivre la Russie, qu'il accuse de manquer à ses engagements en matière de construction de la centrale nucléaire de Bouchehr. C'est ainsi que Téhéran a réagi à l'intention, annoncée par Moscou, de reporter la livraison des cartouches de combustible nucléaire à Bouchehr jusqu'à ce que soit réglée la crise autour du programme nucléaire iranien.

Selon le journal en ligne iranien Aftabnews, le membre de la Commission à la politique étrangère et à la sécurité nationale du Majlis (parlement iranien), Rachid Jalali-Jafari, s'en est pris aux responsables russes qui auraient menacé de ne pas envoyer de cartouches à l'Iran tant que ce dernier n'aurait pas rempli toutes les conditions imposées par la communauté internationale.

Pour Kazem Jalali, porte-parole de la Commission à la politique étrangère et à la sécurité nationale et coprésident du Groupe d'amitié interparlementaire russo-iranien, l'appel d'un membre de la Commission à saisir la justice de La Haye ne reflète que l'opinion personnelle dudit parlementaire. En revanche, le député s'est plaint que le report du lancement de la centrale de Bouchehr crée une atmosphère de méfiance et de mécontentement dans les relations entre Téhéran et Moscou.

Selon la majorité des experts, la Russie exploite le projet Bouchehr comme un levier diplomatique puissant dans ses relations aussi bien avec l'Iran qu'avec les "six" (cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne).

Moscou dément la présence d'arrière-pensées politiques dans sa prise de décision par rapport à l'achèvement des travaux de construction de la centrale nucléaire de Bouchehr. Or, son lancement a déjà été reporté à plusieurs reprises pour des raisons tantôt financières tantôt techniques.

Rappelons qu'au début de 2007 l'Iran a subi des difficultés relatives aux transferts bancaires destinés à financer le projet Bouchehr. Cette crise, qui a pourtant été réglée, permet à Moscou de justifier chaque retard par un bouleversement du calendrier technique du chantier. Selon certains analystes, il y a très peu de chances que du combustible russe soit livré un jour à Téhéran.

Quant à la tentative de poursuivre la Russie devant les magistrats de La Haye, elle est vouée à l'échec, car toute saisine de la Cour internationale de justice passe par un accord mutuel des deux parties au litige.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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