Moscou-Londres: le conflit s'aggrave (Gazeta/Vremia novosteï)

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MOSCOU, 16 décembre - RIA Novosti. Les débats entre Moscou et Londres au sujet du British Council deviennent de plus en plus acharnés, notent mercredi les quotidiens Gazeta et Vremia novosteï.

Les chefs des diplomaties des deux pays ont échangé mardi de vifs propos. Sergueï Lavrov a ouvertement accusé la Grande-Bretagne d'être sujette à un regain de pensée coloniale. "Ce n'est pas un langage que l'on peut employer avec la Russie", a-t-il averti. Son homologue britannique David Miliband a comparé les actions de la Russie avec la politique dictatoriale de la junte militaire du Myanmar (ex-Birmanie) et des ayatollahs iraniens, qui ont eux aussi interdit les activités du British Council dans leurs pays. Les experts prédisent avec certitude une aggravation ultérieure des relations bilatérales.

Soit les raisons de la fermeture des ONG étrangères sont claires dès le début, soit elles sont découvertes au moment où cela s'avère utile pour le pays dans lequel ces organisations se trouvent. C'était justement le cas du British Council. Il agissait tout d'abord d'une organisation humanitaire non gouvernementale, mais après l'adoption par la Russie d'une nouvelle loi sur les activités des organisations à but non lucratif, Londres a demandé à Moscou, en septembre 2006, de lui reconnaître le statut d'organisation gouvernementale, cependant, la demande n'a pas été satisfaite. Les actuels griefs fiscaux sont ainsi dus à cette confusion relative au statut du British Council.

Alexeï Malachenko, membre du Conseil scientifique du Centre Carnegie de Moscou, est convaincu que le conflit ne fera que s'aggraver. "On finira quand même par évincer les filiales régionales, a-t-il affirmé. Bien qu'il y ait encore une chance que la situation puisse se redresser étant donné que notre principal candidat à la présidence n'a encore rien dit là-dessus". Si les autorités ne réagissent pas d'ici peu, la situation se déroulera selon le plan de Lavrov, c'est-à-dire avec recours à des mesures administratives sévères, selon M. Malachenko. La principale lutte en coulisses aura lieu dans les deux ou trois jours à venir, estime l'analyste politique.

Selon Leonid Sloutski, premier vice-président du comité international de la Douma d'Etat (chambre basse du parlement russe), le conflit autour du British Council a manifestement pour objectif de détériorer les relations entre la Grande-Bretagne et la Russie. "Il est tout à fait artificiel et doit être réglé par la voie diplomatique. En revanche, une approche "force contre force" ne donnera sans doute aucun résultat", a souligné le parlementaire.

En attendant, une autre ONG britannique illégale vient d'être découverte en Russie. Après le British Council, c'est la filiale tchétchène du Centre for Peacemaking and Community Development qui a été menacée d'ostracisme. Les vérifications effectuées ont démontré que cette filiale développait illégalement ses activités dans la République de Tchétchénie, a expliqué mardi le procureur tchétchène Valeri Kouznetsov. Selon lui, le délai d'accréditation de cette organisation a expiré le 28 mai dernier déjà, mais le Centre n'a pas demandé de le prolonger.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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