Dmitri Medvedev n'est plus partisan d'une "démocratie souveraine" (médias)

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MOSCOU, 15 septembre - RIA Novosti. Le président russe Dmitri Medvedev a déclaré contre toute attente lors de la conférence "L'Etat moderne et la sécurité globale" à Iaroslavl que tout pays avait le droit de critiquer la politique intérieure des autres Etats, lit-on mardi dans les quotidiens Gaztea.ru et Vedomosti.

Cette thèse est contraire à l'idée de la "démocratie souveraine" proclamée auparavant par le Kremlin, indiquent les experts.

"Les droits souverains d'une nation ne doivent pas servir à créer des régimes politiques isolés et peu transparents, ainsi que des rideaux de fer qui dissimulent d'habitude des désarrois et des abus", a fait remarquer le leader russe.

Les paroles de Medvedev ont été assez inattendues, reconnaît Nikolaï Zlobine, directeur des programmes russes et asiatiques à l'Institut de la Sécurité mondiale de Washington. "Il est peu probable que son prédécesseur ait pu dire une chose pareille", souligne-t-il. "Les autorités russe ont toujours considéré la critique d'une politique intérieure venant de l'extérieur, comme une ingérence dans les affaires intérieures. Aujourd'hui on est témoin d'une invitation ouverte à surveiller la politique russe, ce qui prévoit également une surveillance par la Russie de la politique appliquée dans d'autres Etats. Par ailleurs, on ne doit plus considérer les critiqueurs de la politique de Moscou comme de "chacals tournant devant les ambassades étrangères", conclut M. Zlobine.

Le président russe a proposé de définir des critères de l'évaluation de l'efficacité de la politique des Etats et des moyens de sa surveillance. Selon lui, les pays doivent consentir à une plus grande transparence afin de garantir leur stabilité et sécurité.

Si l'on crée des standards et des critères uniques de la démocratie, certains Etats, notamment la Russie, pourraient céder une partie de leur souveraineté, interprète les propos du leader russe Valeri Fadeïev, rédacteur en chef de la revue Expert. L'élaboration de tels critères sera conférée, selon lui, à des groupes d'experts participant au Forum, pour être discutés après dans les pays de l'Europe.

Le rédacteur en chef de la revue "Rossia v globalnoï politike" (La Russie dans la politique globale) Fedor Loukianov estime que l'idée même de Medvedev va à l'encontre de la notion "démocratie souveraine", lancée il y quelques années par l'administration présidentielle. Ainsi, Vladimir Poutine a déclaré en avril 2005 dans une interview à une chaîne de télévision israélienne: "La politique intérieure de la Russie ne regarde que nous. Tout comme la politique intérieure des Etats-Unis ne regardent que les Etats-Unis".

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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