Fusées russes : vers la propulsion au méthane

© Photo: RIA NovostiFusées russes : vers la propulsion au méthane
Fusées russes : vers la propulsion au méthane - Sputnik Afrique
S'abonner
D'ici 2030 la Russie possédera une fusée propulsée au gaz naturel. Des échantillons expérimentaux existent déjà. Le projet est développé par des chercheurs du groupement de recherche production Energomash de Khimki, dans la banlieue de Moscou.

En 2012 une réunion de son conseil scientifico-technique a été consacrée à la mise au point d'un propulseur unique. Le directeur exécutif du groupement Energomash Vladimir Solntsev a évoqué les projets des ingénieurs à l'envoyé de La Voix de la Russie Nikolaï Semionov.

Pourquoi avez-vous opté pour le méthane?

Les réserves du méthane sont supérieures à celles du pétrole. Il est moins cher. Les principaux constructeurs de moteurs mondiaux développent activement de nouveaux moteurs au méthane.

Cela veut dire que sur le plan économique le méthane est plus avantageux que le propergol solide des propulseurs actuels?

Du point de vue de la construction, il est plus facile d'utiliser des propergols solides : la fusée peut être préparée plus rapidement au lancement. Mais ils sont essentiellement utilisés comme accélérateurs. La poudre est un carburant onéreux, tandis que le méthane est un carburant bon marché obtenu du gaz naturel. Du point de vue de l'économie, c'est préférable.

Donc un nouveau moteur verra le jour d'ici 2030?

Nous avons pris l'initiative de préparer une esquisse de moteur au méthane qui peut être prêt bien avant 2030. On peut dire que d'ici cinq ans nous pouvons avoir un moteur au mélange méthane-oxygène.

Est-ce que les nouveaux moteurs seront utilisés par les fusées volant vers l'ISS ou leur utilisation sera-t-elle uniquement militaire?

Avant tout, ces fusées sont destinées à des lancements commerciaux, à la mise en orbite de satellites différents, les vols vers l'ISS compris.

Or le carburant au méthane pour ces fusées n'existe pas encore. Aussi est-il nécessaire de le créer en pleine conformité avec toutes les normes. Le carburant nouveau impose une approche très délicate car il est beaucoup plus explosif.

Cela veut dire que le moteur nouveau sera moins cher, mais plus compliqué du point de vue de la construction. Est-ce que les services responsables pour le lancement pourront adapter l'infrastructure à ce propulseur?

L'agence Roskosmos a délivré un cahier des charges portant sur la mise au point d'un moteur au méthane. Ce travail revêt un caractère systémique. Vous avez absolument raison d’évoquer une infrastructure à même d'assurer l'utilisation du carburant au méthane. Ce sera un grand travail conjoint qui sous-entend, outre la construction d'un moteur, la mise en place sur les cosmodromes d'une infrastructure de transport du carburant, mais aussi la maîtrise de l'utilisation de ce dernier.

Vos collègues étrangers, où sont-ils dans ce domaine ?

Nous avons assisté au dernier congrès aéro-spatial en Italie. Une équipe de jeunes chercheurs russes a écouté des rapports de spécialistes japonais, chinois et coréens dans le cadre de la section de construction de moteurs. Tous travaillent dans cette direction. Je pense que nous ne devons pas être en retard. Au contraire, nous avons déjà une certaine avance de temps. Nous pouvons et nous devons être à l'avant-garde dans ce domaine. T

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала