Un analogue innovant de l’antibiotique pour les animaux a été mis au point en Sibérie. Selon les concepteurs de l’Institut de chimie du solide et de mécanochimie de Novossibirsk, ce nouveau médicament permet de lutter efficacement contre les microbes et les bactéries, tout en étant différent par ses propriétés des antibiotiques traditionnels. Ce nouveau médicament est de fabrication végétale : il a été synthétisé à base de levure. Il n’est donc pas aussi toxique qu’un antibiotique chimique et ne nuit pas à la microflore de l’organisme.
Il s’agit en réalité d’un substitut écologique aux antibiotiques de synthèse, qui peut être administré à l’animal, mais aussi à l’homme. Car les agents pathogènes agissent de la même manière chez l’homme que chez les animaux. Les microbes se fixent dans leur organisme grâce aux leptines dans le tractus gastro-intestinal. Ces leptines sont des hormones du tissu adipeux, précise le concepteur du nouvel antibiotique, Alexeï Bytchkov, qui est aussi chercheur à l’Institut de chimie du solide et de mécanochimie de Novossibirsk.
« Nous nous procurons ces leptines et nous les ajoutons à la nourriture. Les bactéries s’accrocheront à ces leptines, et transitent par l’organisme sans y rester », explique-t-il. « Avec ce nouveau médicament, pas la peine d’empoisonner et surcharger l’organisme avec des antibiotiques. »
C’est la levure qui joue le rôle de « piège à microbes » dans ce cas. Selon l’expert, la paroi cellulaire de la levure ressemble par sa composition chimique à la paroi intérieure de l’estomac, sur laquelle se fixent des agents pathogènes. Le médicament obtenu à partir de la levure est un absorbant, sur lequel se fixe la microflore pathogène. Il est important de noter que ce médicament ne sera pas soumis à des limitations dans l’élevage, qui sont en vigueur à l’OMC pour les antibiotiques classiques, souligne Alexeï Bytchkov.
« Actuellement, les éleveurs des volailles luttent contre les épidémies au moyen des antibiotiques. Et si la quantité d’antibiotiques utilisés n’est pas respectée, la viande vendue dans les magasins peut contenir autant d’antibiotiques qu’un médicament administré à l’homme. Une fois que nous aurons remplacé les antibiotiques de synthèse, non seulement la rentabilité de l'agriculture va augmenter, mais cela aura aussi des effets positifs sur la santé de l’homme. »
Selon le chercheur, ce médicament innovant « se trouve actuellement au stade de la mise au point technologique ». Et après tous les tests nécessaires, sa production industrielle pourra être lancée. Il est prévu de commercialiser ce nouvel antibiotique au cours de cette année. « Il y a un grand intérêt pour ce médicament à l'étranger », a indiqué le créateur du médicament. « Les Américains ont déjà créé un médicament semblable, mais notre antibiotique possède des avantages concurrentiels considérables : il est moins cher et plus efficace.»N
