Le tsar Ivan IV et le favori de la famille impériale Raspoutine ne seront pas canonisés

© RIA Novosti . Igor Mikhalev / Accéder à la base multimédiaGrigori Raspoutine
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Il n'y a rien qui puisse justifier une canonisation d'Ivan le Terrible et de Grigori Raspoutine, a annoncé le président de la Commission synodale pour canonisations le métropolite Youvenali au Concile des archevêques de l'Eglise orthodoxe russe qui s'est réuni lundi à Moscou.

Il n'y a rien qui puisse justifier une canonisation d'Ivan le Terrible et de Grigori Raspoutine, a annoncé le président de la Commission synodale pour canonisations le métropolite Youvenali au Concile des archevêques de l'Eglise orthodoxe russe qui s'est réuni lundi à Moscou.

"Ayant étudié minutieusement et dans le détail les arguments avancés par les partisans d'une canonisation du tsar Ivan le Terrible, la commission a établi qu'il n'y a rien qui puisse justifier sa glorification ou démentir les conclusions universellement reconnues et prestigieuses de la science historique. On peut en dire de même au sujet de la campagne menée en faveur d'une canonisation de Grigori Raspoutine", lit-on dans le rapport du métropolite Youvenali.

Donnant son avis sur le bilan de la campagne en faveur d'une canonisation d'Ivan IV, le métropolite a notamment indiqué que, "premièrement, les partisans de sa canonisation n'ont réussi à présenter aucune source jusqu'ici inconnue, s'appuyant sur laquelle l'on pourrait mettre en doute la tradition, qui s'est établie dans la science historique, de la présentation dans l'ensemble négative du règne et de la personnalité d'Ivan le Terrible".

Deuxièmement, aucun ouvrage n'est encore venu pour démentir les crimes du tsar ayant entraîné des milliers de victimes innocentes de la terreur de l'"opritchnina" (un système de mesures de politique intérieure décrété par Ivan le Terrible entre 1565 et 1572 pour combattre la trahison supposée au sein de la noblesse), de la répression de masse, des exécutions, des confiscations foncières, des persécutions et des assassinats, notamment des représentants du clergé plus tard canonisés, ainsi que les conséquences néfastes pour le pays de la politique extérieure et intérieure de la seconde moitié de son règne. Le métropolite Youvenali a rappelé la polygamie du tsar, suite à quoi les dix dernières années de sa vie le tsarIvan le Terrible "est resté privé de la communion au Corps du Christ". Enfin, on n'a pas découvert de témoignages dignes de foi de vénération d'Ivan IV comme un saint parmi les croyants russes.

Pour ce qui est de Grigori Raspoutine, la Commission synodale a conclu que "les rares ouvrages attribués à Raspoutine (son nom véritable est Novykh) témoignent non seulement de l'ignorance théologique du "vieux" de Sibérie mais aussi de son attachement aux tendances spirituelles propres aux sectaires de tendance mystico-charismatique".

"Les capacités hypnotiques de Grigori Raspoutine, à plusieurs reprises révélées par ses contemporains, qu'il perfectionnait, à la fin de la période saint-pétersbourgeoise de sa vie, sous la direction d'un hypnotiseur de métier, peuvent témoigner non d'un talent bénéfique de Raspoutine mais de l'influence qu'exerçait sur lui la religion extatique des sectes mystiques", a dit le métropolite Youvenali.

Dès le début des années 1990, les images d'Ivan le Terrible et de Grigori Raspoutine sont présentées par les partisans de leur canonisation comme des symboles d'une piété particulière, celle du peuple, opposée à "la dévotion officielle de l'Eglise". "Les initiateurs de cette canonisation ne peuvent ne pas comprendre que le débat autour d'une éventuelle béatification de ces personnalités est en mesure de provoquer (et a déjà provoqué) une confusion au sein des croyants orthodoxes, induit dans l'erreur et jette un discrédit sur l'idée même de canonisation des saints", a souligné le métropolite Youvenali.

La conférence de chercheurs en histoire, d'archivistes et d'écrivains "Mythes historiques et réalités" qui s'était réunie auprès de la Fondation de l'écriture et de la culture slaves le 4 octobre 2002, adressait au chef de l'Eglise orthodoxe russe Alexis II un message dans lequel ses participants le demandaient d'examiner la possibilité d'une canonisation du tsar Ivan le Terrible et de Grigori Raspoutine.

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