"Les monuments ne sont pas des modèles participant à un concours de beauté et ils n'ont pas besoin de rivaliser entre eux", a déclaré lundi le ministre grec de la Culture, Giorgos Voulgarakis.
"Ce vote ne nous concerne pas. Il s'est déroulé sans aucune participation des gouvernements et des organismes gouvernementaux. Tout cela n'a rien à voir avec la valeur réelle des monuments", a ajouté le ministre.
Les médias et les forums Internet grecs ont été déçus, eux aussi, par les résultats du vote qui n'a pas permis à l'Acropole d'Athènes de devenir une "nouvelle merveille du monde". Et si au début du concours les médias ont invité leurs lecteurs à y prendre part, maintenant, ils le qualifient d'entreprise "commerciale dont les organisateurs ne cherchaient qu'à se bourrer les poches".
La veille, la liste des "sept nouvelles merveilles du monde" avait été annoncée lors d'un spectacle grandiose organisé au Portugal. Etablie d'après les résultats du vote de millions d'internautes, cette liste comprenait le Colisée de Rome, la Grande Muraille de Chine, le Taj Mahal en Inde, le site de Pétra en Jordanie, la statue du Christ rédempteur à Rio de Janeiro, le Machu Picchu au Pérou et la pyramide maya de Chichen Itza au Mexique. L'action avait été montée par la fondation commerciale des sept nouvelles merveilles de monde, opérant en Confédération helvétique et représentant les intérêts de l'homme d'affaires Bernard Weber.
La lecture de la liste des "nouvelles merveilles du monde" n'a pas tardé à diviser les candidats en vainqueurs et vaincus. C'est avec joie que les résultats du vote ont été accueillis au Brésil où la campagne en faveur de la célèbre statut du Christ rédempteur avait été menée avec le soutien du président du pays.
La délégation chinoise participant à la cérémonie a invité les touristes à se rendre en Chine pour voir "la grandeur et l'éternité" de la Grande Muraille.
De son côté, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a refusé de soutenir la démarche de Bernard Weber et a spécifié qu'elle n'était pas impliquée dans la campagne des "sept nouvelles merveilles du monde".
La liste des sept nouvelles merveilles est le fruit d'une initiative privée, ne reflétant que l'opinion d'un public ayant accès à l'Internet, et non celle du monde dans son ensemble, indique une déclaration de l'UNESCO.
Cette démarche ne peut en aucune manière contribuer de façon significative et durable à la préservation des sites élus par ce public, souligne le document.
Les fonctionnaires de l'UNESCO ont opposé à ce concours médiatique le travail scientifique et éducatif résultant de l'inscription des sites sur la Liste du patrimoine mondial. Cette inscription a pour but de sauvegarder les sites sélectionnés et non pas de les utiliser à des fins commerciales.
