L'Union européenne sous le coup d'un nouveau flot d'immigrés africains

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L'Union européenne sous le coup d'un nouveau flot d'immigrés africains - Sputnik Afrique
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Les reportages sur les manifestations populaires dans les pays arabes s'alternent aujourd'hui avec ceux consacrés à l'une des conséquences logiques de ces événements, à la croissance de l'immigration vers l'Europe cette fois-ci provenant des côtes tunisiennes.


Les reportages sur les manifestations populaires dans les pays arabes s'alternent aujourd'hui avec ceux consacrés à l'une des conséquences logiques de ces événements, à la croissance de l'immigration vers l'Europe cette fois-ci provenant des côtes tunisiennes. En moins de cinq jours cinq milliers d'immigrés clandestins de Tunisie se sont retrouvés sur une île italienne de Lampedusa, en Méditerranée, en milieu de la voie maritime reliant la Tunisie au Sicile. La plupart des immigrés avaient été débarqués de leurs canots par la police italienne avant d'être transférés sur l'île dans les camps de détention provisoires.

Les autorités italiennes craignent que les détenus tunisiens qui avaient fui les prisons lors des émeutes en Tunisie puissent s'immiscer dans les rangs des immigrés clandestins. On pourrait théoriquement y trouver aussi des gens associés au régime de l'ancien président tunisien Ben Ali. Fort éloquent, le ministre italien de l'Intérieur a déjà comparé la situation avec l'«exode biblique» et demandé de l'aide à l'UE, en affirmant que l'Italie ne parviendrait pas à gérer le problème par ses propres forces. L'une des difficultés majeures pour l'Italie consiste dans le fait que Rome n'a pas d'un accord de réadmission avec Tunis. L'Italie avait signé un tel accord avec la Lybie qui lui permet de transférer les immigrés libyens directement aux autorités libyennes qui décident après de leur sort. Une autre difficulté s'est dressée lorsque la plupart des immigrés tunisiens ont demandé d'être transférés vers la France. Une solution qui ménagerait Rome, n'a pas été accueillie avec enthousiasme à Paris. La France n'accueillera pas les immigrés clandestins tunisiens qui souhaitent s'installer sur son territoire, a déclaré le ministre des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, sur Europe 1. «On examinera, c'est le ministre de l'Intérieur qui le fera, au cas par cas et sur mesure, ceux qui peuvent rentrer dans notre droit de l'immigration et ces cas-là ne peuvent être que très marginaux», a martelé M. Wauquiez. En même temps, Eric Besson, l'ancien premier ministre de l'immigration français, avait déclaré ce lundi que ceux qui ont soutenu l'ancien président Ben Ali pouvaient revendiquer un droit à l'asile. A Berlin, le vice-chancelier, ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a été net sur le point: «Les problèmes ne seront pas résolus si l'on ouvre toutes les frontières en Europe et accueille chaque réfugié de l'Afrique du Nord». En revanche, précise M. Westerwelle, l'UE devrait développer le partenariat économique avec les pays qui envoient le plus des immigrés. Le chef de la diplomatie allemande propose à l'UE de d'ouvrir ses marchés aux produits de la région nord-africaine et de soutenir l'économie de ces pays par la voie des investissements. Des intentions honorables qui, hélas, ne sont pas transmises dans la pratique malgré des années de discussions. Tout de même le flux des immigrés commence à s'abaisser ces dernières années, mais ce, non grâce à une assistance économique aux pays nord-africains mais plutôt à la suite du durcissement de la politique de l'immigration dans les pays européens.

Les révolutions contre les régimes autoritaires dans la région arabe sont généralement saluées par les autorités européennes mais celles-ci restent néanmoins inquiètes par la propagation de l'islam radical sur le sol européen dont les porteurs pourraient être, notamment, les nombreux immigrés des pays nord-africains en proie aux bouleversements. Les chefs d'États de l'UE ont déjà commencé à condamner les excès de la politique de multiculturalisme. D'abord les premiers ministres de l'Australie et de l'Espagne, John Howard et Jose-Maria Aznar, ensuite la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Nicolas Sarkozy et finalement le premier ministre britannique David Cameron ont tous reconnu l'échec de la politique de multiculturalisme dans leurs pays. «On s'est trop préoccupé de l'identité de celui qui arrivait et pas assez de l'identité du pays qui l'accueillait», a déclaré Nicolas Sarkozy dans une interview à la chaîne TF1. Ainsi, si, dans l'UE, on soutient la démocratisation dans les pays arabes, on redoute en même temps le renforcement de la présence islamiste en Europe et on se met, alors, devant la nécessité de durcir la politique de l'immigration.

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