Le monde entier dans ton assiette

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Le monde entier dans ton assiette - Sputnik Afrique
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« L'homme est ce qu'il mange ». Cette formule du philosophe allemand Ludwig Andreas Feuerbach a obtenu une nouvelle connotation au XXIe siècle. Si les gens croyaient auparavant qu’une bonne ration pouvait libérer des maladies, maintenant la nourriture est devenue une sorte de vanterie et la possibilité de parler de soi-même.

Le téléphone portable et l’appareil photo numérique ont remplacé la prière traditionnelle avant le repas. Désormais les gens prennent en photo ce qu’ils vont manger avec plaisir quelques instants après. Ainsi, près d’1,5 millions de photos consacrées à la nourriture sont postées sur le réseau le plus populaire d’échange d’images parmi les processeurs de la production Apple, Instagram, contre 350 000 photos au sujet de la famille. Certains s’en prennent à la vanité et la médiocrité de ces photographes. « Publier un post « hier nous avons mangé dans un resto français » c’est vouloir magnifier son propre statut aux yeux des autres : allez ; regardez, nous avons de l’argent, nous pouvons nous permettre un dîner dans un restaurent français. A mon avis, ce sont les gens peu intelligents qui ont obtenu la possibilité de dépenser leur argent et le dépensent pour la nourriture », estime le peintre de Moscou Anna Chorokh. 

Selon le psychiatre Sergueï Nourislamov, cette habitude n’est pas blâmable. « Le repas détermine actuellement les continents, les cultures et même les religions des gens. Je suis d’accord que le statut de l’homme devient plus clair d’après sa nourriture que d’après ses vêtements ou sa voiture». Nous ne pouvons pas sous-estimer l’importance de la nourriture pour la culture ou l’influence de la ration sur le comportement des gens et de toute une époque. Par exemple, le célèbre plat italien « Fleurs de courgette farcies » est apparu grâce à l’ingéniosité des Juifs qui à l’époque avaient l’interdiction d’acheter les courgettes entières et se contentaient de leurs déchets, a indiqué le directeur d’un lycée de Moscou, Roustam Kourbatov. Selon lui, il est très important aujourd’hui de l’expliquer aux enfants russes, parce que la culture de la nourriture n’existaient pratiquement pas à l’époque soviétique. Maintenant, un bon repas est devenu accessible et les Russes ont commencé à créer leur propre culture de la nourriture, selon le professeur. « Il y a quelques années, nous avons reçu un Français. Selon lui, les Russes mangent n’importe quand, n’importe quoi et avec n’importe qui. En réalité, je ne ferais pas de telles généralisations. La Russie est très réceptive aux influences occidentales et orientales ».

Malgré le culte de la jeunesse et de la santé, les revenus principaux sont consacrés aux produits finis ou semi-finis, selon les statistiques, mais tout le monde peut lutter contre cette tendance. Si nous ne nous concentrons pas sur la nourriture et maintenons tout simplement la balance des forces de vie dans notre organisme, nous obtenons bien sûr plus de temps pour quelque chose d’autre. Mais ce « quelque chose d’autre » pourrait sûrement perdre ses couleurs et devenir mécanique et indifférent.

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