Selon Europol (l’Organisation européenne de la coopération policière), en janvier 2012, 690 magasins de vente de stupéfiants en ligne sont apparus sur internet. Il y a un an, il y en avait deux fois moins.
Etant donné que l’Union européenne – c’est un territoire sans frontières, livrer des substances stupéfiantes sur son territoire ne pose aucun problème.
« Il existe un certain nombre de sites internet, et il s’agit d’un Internet qu’on appelle parallèle, car il est accessible uniquement à ceux qui maîtrisent des programmes informatiques particuliers », explique le directeur du Centre de réaction aux incidents informatiques CERT-GIB Alexeï Kouzmine. « Une fois que le client commande une drogue en ligne, il transfère l'argent à travers des systèmes de paiement. Ce paiement peut se produire de façon anonyme, et les vendeurs se mettent d’accord avec les clients pour déposer les substances dans des cachettes, qu’ils indiquent à leur client ».
En répondant à la question s’il est difficile de réprimer les activités de ces points de vente dangereuses, l’expert explique qu’il n’est pas si difficile de les trouver, mais il est beaucoup plus compliqué de les fermer.
« Très souvent les propriétaires de ce type de magasins en ligne enregistrent leurs sites dans des « off-shores en ligne » - des serveurs dans d'autres pays. Par exemple, les dealeurs de drogue russes ouvrent leurs sites de commerce en ligne sur des serveurs hollandais. On peut les fermer uniquement si le gouvernement des Pays-Bas donne son accord », précise Alexeï Kouzmine.
Si les vendeurs de drogue arrivent à échapper aux poursuites judiciaires, leurs clients se retrouvent dans la plupart des cas dans une situation difficile. Un jeune homme entreprenant originaire de la république russe du Tatarstan s’est fait prendre au moment où il faisait ce type de transaction sur Internet. Il a commandé un demi-kilo de drogues synthétiques par colis depuis la Hongrie, comptant consommer une partie et vendre le reste. La douane n’a pas laissé passer ce colis avec 120 sachets de substances illicites et la décision de la justice a été tragique pour l’acheteur : 20 ans de prison ferme.
Mais comment arrêter l’activité des vendeurs de ces substances dangereuses dans l’espace européen où les hommes et les marchandises peuvent se déplacer sans obstacles douaniers ? Les pays de l'UE pensent sérieusement à renforcer la législation concernant la consommation des drogues légalisées, notamment des mélanges pour fumer, et les substances psychotropes. Leur vente a déjà été limitée en Pologne et en Irlande. Des législations semblables sont actuellement en cours d’application en Norvège et en Croatie. Et récemment aux Pays-Bas, le tribunal a maintenu l’interdiction sur le service des étrangers dans les coffee shops. Cette interdiction va entrer en vigueur à partir de 2013.