Le conflit au Mali menace la stabilité de l’Afrique de l’Ouest

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Il est difficile de prédire quand sera réglé le conflit militaro-politique le plus dramatique dans l’histoire du pays et, peut-être, du Sahel en général.

Il est difficile de prédire quand sera réglé le conflit militaro-politique le plus dramatique dans l’histoire du pays et, peut-être, du Sahel en général. On sait exactement, néanmoins, qu’il débouchera sur la neutralisation, mieux encore – la destruction de trois groupes jihadistes contrôlant le Nord du Mali, en premier lieu d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, le plus puissant d’entre eux qui vient de déclarer son potentiel en s’emparant des centaines d’otages dans le complexe gazier dans le Sud-Ouest d’Algérie. Le second groupe : le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) ayant proclamé pour objectif essentiel l’introduction de la charia dans le Nord du Mali et ensuite sur l’ensemble de son territoire. Et enfin leur allié : le groupe de Touaregs belliqueux Ansar Dine. Les effectifs des commandos de ces groupes ne dépassaient pas il y a une année approximativement 1500 membres. Actuellement ils sont plus de six mille : toute une armée de commandos très bien armés et instruits : les fanatiques religieux pour lesquels leur mort au nom des principes de l’islam est, à en croire leurs prêcheurs, la voie directe au paradis. Ayant formé les groupes commandés par les chefs militaires, ils se sont adaptés à la vie et à la lutte dans le désert et le banditisme, le narcotrafic, la capture d’otages leur assurent de gros bénéfices et l’indépendance financière. Un contingent de 1500 soldats français professionnels et l’aviation française combattent maintenant contre cette armée. Plus de trois mille soldats de 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest rejoignent peu à peu ce théâtre d’opérations armées. Et enfin – la communauté internationale ayant décliné les pourparlers avec les jihadistes leur est opposée. Leur sort est décidé : déposer les armes ce qui est peu probable ou périr au combat. Il existe, cependant, une autre issue : s’abriter dans le désert ou partir du Nord du Mali dans les pays voisins. Le choix n’est pas trop abondant, la plupart des pays du Sahel insistant résolument sur l’extermination physique des jihadistes. Fait paradoxal : les jihadistes en lutte contre l’alliance antiterroriste des Européens et des Africains ont beaucoup de partisans. Qui plus est, selon les experts, il est possible que la guerre contre les infidèles recrute les fanatiques islamistes qui soutiendraient les jihadistes maliens en accentuant par là même les menaces terroristes au Sahel et, probablement, au-delà de la région.

Evgueni Korendiassov, chef du Centre d'étude des relations russo-africaines et de la politique étrangère des pays d'Afrique de l'Institut d'Afrique de l'Académie des Sciences de Russie, ancien ambassadeur de Russie au Mali, a dit, en particulier, à ce sujet dans une interview accordée à notre correspondant.

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