Libertinage, orwellisme, soumissionisme

Libertinage, orwellisme, soumissionisme
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Vous l’aurez compris, c’est ainsi que j’ai rebaptisé la triade républicaine française qui est loin de refléter ce qu’elle devait sous-entendre en pratique initialement.

La France, terre de liberté ? Est-ce en vertu de cette éblouissante liberté prônée par les Lumières que Nicolas, jeune opposant au mariage pour tous, jeune opposant pacifique, je souligne, a écopé de quatre mois de prison dont deux mois ferme à Fleury-Mérogis, lieu assez particulier où l’on retrouve plus souvent de grands criminels que de simples détracteurs politiques si virulents qu’ils soient. Je me refuse à croire que le choix de ce centre ait été dicté par le hasard. Primo, il s’agit d’un acte de répression dissuasif, nos démocrates ne faisant plus fi de ce qu’on appelait avant, appliquant la peine de mort publiquement, l’exemplarité. Secundo, il s’agit d’écraser à un niveau identitaire une personne qui librement pensante, provenant d’un milieu d’intellectuels, lui-même intellectuel de fait, ose s’insurger contre le système. C’est presque, ai-je l’impression, à contrecœur, vu le ton de l’article, que Le Figaro nous décrit un bachelier brillant faisant des études d’ingénieur et titulaire d’une licence d’histoire. Or, voici que cet intello qui ne ressemble en rien aux cadres lobotomisés de Sciences Po ose écrire ceci sur son mur facebook : « En République française, l’argent est roi, Dieu rejeté, et le peuple soumis ». Quelle horreur ! Cet enfant des classes privilégiées a l’affront de soutenir M. Poutine en disant de lui : « Voici un homme, un vrai ! ». C’est à regretter que M. Mitterrand ait aboli la peine capitale parce que la poutinophilie, à nos heures de liberté de conscience, mérite bien l’échafaud.

Bref, le PS a là encore fait fausse route. Même – je dis bien même – les lecteurs assidus du Monde se posent dans leur grande majorité en défenseurs de Nicolas, jugeant que la sévérité inopinée du verdict ne rime qu’à son fond de vengeance d’inspiration politique. Oui au libertinage, non à la liberté de conscience. C’est à soupçonner que les grands refuges de la dissidence se trouvent dorénavant à l’Est, dans une Russie que l’on accuse de sanctionner la propagande de l’homosexualité en se gardant bien de concrétiser qu’elle ne concerne que les défilés folkloriques du LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), spectacle tout de même gênant si l’on tient compte du fait que les mineurs pourraient se poser trop de questions.

L’orwellisme du gouvernement hollandien est aussi une réalité avérée. Tous les citoyens sont égaux mais certains citoyens sont plus égaux que les autres. Préférentiellement les minorités ! Préférentiellement ceux qui ont en horreur la civilisation judéo-chrétienne ! Je songe à Mme. Taubira. Je songe à M. Valls. Je songe à M. Peillon qui voit dans le catholicisme l’ennemi à abattre : « On ne pourra jamais construire un pays de liberté avec la religion catholique ». Ainsi, à défaut de pouvoir généraliser la pratique protestante, le Ministre de l’Education nous propose de mener à bien « la Révolution matérielle qui est la Révolution spirituelle, synonyme de Laïcité ». C’est en vertu de cette soi-disant laïcité qui n’en est en réalité pas une que l’on détruit l’institut de la famille. Oublierait-il pourtant que la nature a horreur du vide et que ce culte aveugle de la laïcité qui a fait monter bien des Français sur l’échafaud vaut bien les bûchers de l’Inquisition ? Nous avons aujourd’hui une énième manifestation de cet humanisme laïcisant hypocrite. Pierre Bergé, l’un des actionnaires du journal Le Monde, compagnon du défunt Yves-Saint-Laurent et vif partisan du mariage pour tous a retweeté sur son blog le message suivant : « Vous me direz, si une bombe explose le 24 mars sur les Champs à cause de la Manif pour tous, ce n’est pas moi qui vais pleurer ». Fort bien. M. Bergé a explicitement incité à un acte terroriste. Au lieu de le livrer à la justice, nos bons samaritains s’empressent d’effacer sa confession l’estimant trop éloquente, trop provocatrice pour être démocrate. M. Bergé est intouchable, on le savait. Mais on sait aussi, dès lors, qu’il se moque éperdument de la cause pour laquelle il milite soi-disant au nom des homosexuels, car vous imaginez bien que les homos seraient eux-mêmes passés à la casserole en cas d’attentat. Son objectif : imposer de nouvelles normes sociétales contre-nature pour affaiblir un héritage dont il n’est pas solidaire. Il agit donc en virus qui choisit de se greffer à un organe. En l’occurrence, celui de la cellule familiale.

L’orwellisme, s’il a une portée civilisationnelle difficilement relevable, se confirme néanmoins en politique par des rapports mathématiques kafkaïens. Avec 17 %. de voix pro-FN aux dernières présidentielles, le Front National n’a que deux députés à l’Assemblée Nationale. Pour comparaison, les Verts, petit doigt maigrichon du PS avec ses 2 %. de voix favorables a pour sa part dix-sept députés. Décidément, la logique hollandienne relève du mystère autant que les largesses informationnelles que se permet par exemple Le Figaro lorsqu’il commente l’arrivée de Mme Le Pen en Russie. Il est manifestement normal que la dirigeante d’un parti légal soit qualifiée de fasciste dangereuse au seul motif qu’elle envisage un rapprochement avec la Russie de Poutine. Il est par contre tout aussi normal que M. Hollande fasse des politesses à l’Emir du Qatar, représentant d’un pays ô combien démocratique régi par la Charia la plus plate et où la notion de pédophilie n’existe pas. Mais enfin, libre à chacun de choisir des alliés à son image, de toute façon, cela fait belle lurette que les masques sont tombés et que seuls les spectateurs de mauvaise foi sont dupes.

La fraternité est elle aussi une notion –marionnette à la merci des courants mondialistes en faveur. Remarquez bien que la condamnation des mouvances identitaires attachées à la souveraineté culturelle de la France n’a pas plus de sens que le déni de l’incompatibilité des valeurs islamiques avec les valeurs judéo-chrétiennes. Si même ces valeurs fraternisent provisoirement et artificiellement – excepté le cas où islam et christianisme fraternisent historiquement – il s’agira d’une fraternité de substitution. Le christianisme disparaîtra « fraternellement », cela à plus forte raison qu’il ne jouit plus de la défense du pouvoir en place. Or, il suffit de « révéler » ce secret de Polichinelle à la société gauchisante pour aussitôt se faire taxer de xénophobe, donc d’antifraternaliste. Ce soumissionisme de certains intellectuels hélas au pouvoir renvoie à leur étrange malléabilité envers les délinquants de banlieues, les manifestants extrémistes obstinés à prier dans les rues, ceux qui, d’une manière générale, imposent à la France un modèle qui lui est destructif. Doit-on s’étonner plus longtemps de la démolition des églises, le drame – car ça en est un – de la ville d’Abbeville et celui de la commune de Gesté qui ont toutes deux perdues leurs repères tant historiques que spirituels s’inscrivant dans le sillage d’un programme d’autodestruction qui ne date pas d’hier. Les Lumières, celles-là mêmes qui ont conduit à 1789, celles-là mêmes qui ont vu leurs théories synthétisées dans ce que j’appelle la triade républicaine, les Lumières elles-mêmes ne s’attendaient peut-être pas à une telle progression de leurs idées. Pourtant, les prémisses étaient là. Elles étaient motivées par la haine de la transcendance, tant sociale que spirituelle, elles étaient revêtues du sceau de l’irréalisme, elles ont débouché sur un autre type de transcendance, sur un autre type de réalité qui n’a rien à voir avec les intérêts de la nation. T

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