Actualités scientifiques et techniques 15.08.2013

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Actualités scientifiques et techniques 15.08.2013 - Sputnik Afrique
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Au sommaire :

- La calotte de glace russe peut disparaitre

- Viande- éprouvette : révolution alimentaire ou boite de pandore?

- Université de Moscou reconnue meilleure en Europe de l’Est

 

La calotte de glace russe peut disparaitre

Les scientifiques déclarent que la superficie occupée par le permafrost dans le nord-est de la Russie peut reculer d’un tiers d’ici le milieu du siècle et mettent en garde contre la possibilité d’emmarécagement des territoires immenses.

Selon les prévisions les plus pessimistes, les zones des soi-disant créosols peuvent totalement disparaître en Sibérie vers la fin de la décennie. D’autres chercheurs estiment qu’elles diminueront d’un tiers vers le milieu du siècle. Les pergélisols occupent deux tiers du territoire de la Russie et le pays éprouve dès maintenant les conséquences économiques de la réduction de la calotte de glace, estime Iouri Badou, chargé de recharge à la chaire de cryolithologie et de glaciologie de la faculté de géographie de l’Université de Moscou :

« Les conséquences économiques de la fonte du permafrost peuvent s’avérer très graves en raison de la déformation et de la destruction progressive des infrastructures existantes comme bâtiments, voie de communication et lignes de transport d’énergie qui ont été construits compte tenu de l’état gelé des sols. La fonte du permafrost peut prendre des années et la déformation des ouvrages se développe en parallèle. Il fait seulement surveiller en permanence l’évolution de ce processus. Les destructions catastrophiques se produisent en l’absence de ce suivi. La nature évolue selon ses propres lois et l’humanité a pour tâche prioritaire de faire le suivi de ce processus pour le sécuriser et contrôler autant que possible. »

Cependant, la fonte des glaces en Sibérie est moins dangereuse qu’une autre catastrophe qui peut se produire par la faute de l’homme. Le fait est que le Gulf Stream qui réchauffe l’Europe et une partie de la Russie, peut s’arrêter. Selon les chercheurs, l’accident sur la plate-forme pétrolière dans le golfe du Mexique y a contribué pour une bonne part. Les nappes de pétrole ont pollué l’océan en formant une sorte de sandwich qui ralentit considérablement le courant. Les conséquences de ce ralentissement sont absolument imprévisibles, estime le géobiophysicien Alexei Karnaoukhov, chargé de recherche à l’Institut de biophysique de la cellule :

« C’est bien plus grave pour la santé des hommes que la fonte du permafrost. En fait, d’ici 50 ans la Sibérie deviendra soit en un désert de sable brûlant strié de dunes, soit un désert de glace. Tout cela parce qu’il y a une forte probabilité que le Gulf Stream puisse s’arrêter un jour. Il existe donc un certain impondérable concernant la Sibérie qui est exposé à la fois aux processus globaux et aux masses d’air chaud transporté par le Gulf Stream. Mais le plus grand danger réside dans le fait que le permafrost disparaît dans les régions les plus peuplées. C’est le sud de Sibérie où se concentre principalement la population qui est le plus exposé. Ce fait peut avoir des conséquences économiques très graves pour le pays dans son ensemble. »

Les chercheurs sont unanimes à dire que rien ne peut plus arrêter la fonte de la « calotte de glace » de la planète. Il ne reste plus à l’homme qu’apprendre à s’y adapter.

 

Viande-éprouvette : révolution alimentaire ou boite de pandore ?

Le premier bifteck-éprouvette a été présenté à Londres. Cet événement a fait sensation à tel point que de nombreux experts parlent du début d’une révolution alimentaire tout en émettant certaines réserves. Mais est tout à fait possible qu’au lieu de résoudre les problèmes sociaux, les aliments artificiels ne feront que les exacerber, pense Sergueï Youdine, président du comité exécutif de l’Association nationale des producteurs des produits carnés :

« Quand les technologies changement si radicalement, il faut évaluer leur impact sur les divers secteurs. Si la viande artificielle est produite à l’échelle industrielle à des prix abordables, cela signifie-t-il que nous devons renoncer à l’élevage traditionnel, aux fermes et aux pâturages ? Les pays agricoles seront dans ce cas confrontés à l’exode rural parce que le passage aux nouvelles technologies se soldera par la perte des millions d’emplois. Certes, le progrès des sciences et des technologies est une bonne chose mais nous devons aussi penser à ses conséquences sociales et politiques. »

La méfiance manifestée par les consommateurs est sans doute une des principales barrières qui se dressent sur la voie de production en masse de la viande artificielle. Pourtant le mot « artificiel » est généralement mal compris. En effet, tout ce qui fait partie de notre menu est plus au moins artificiel, depuis le saucisson jusqu’au pain, - fait remarquer Iossif Rogov, membre de l’Académie des sciences agricoles et professeur de l’Université des biotechnologies appliques de Moscou :

« Il faut distinguer entre « artificiel » et « de synthèse ». Les produits de synthèse n’apparaîtront pas avant 70 à 80 ans, alors que les produits artificiels crées sur la base des processus naturels qui ont lieu dans la cellule font partie des réalités d’aujourd’hui. Le temps viendra où ce sera absolument nécessaire. Le passage aux technologies nouvelles permet d’économiser 80% d’eau et 45% d’énergie électrique. En d’autres mots, on peut nourrir le monde entier avec une seule cellule. La maturation du tissu musculaire prend une vingtaine de jours et non pas des années! Nous avons étudié le principal : la sécurité de cette biomasse, sa composition chimique, sa teneur en acides aminés et en protéines et les rapports entre eux. Eh bien, il n’y aucune différence par rapport à la viande naturelle. En d’autres mots, le scepticisme manifesté envers les aliments artificiels a pour origine le manque d’éducation, l’absence de curiosité et la peur de l’inconnu. En même temps, une partie considérable de la société est psychologiquement bien disposée envers les aliments artificiels. » C’est ainsi que Ben Williamson qui représente l’organisation « Les hommes pour l’attitude éthique envers les animaux » soutient sans conditions l’idée du bifteck- éprouvette. Voici ce qu’il a bien voulu dire à notre radio :

« La production de viande telle qu’elle existe maintenant fait cruellement souffrir les animaux et cause un préjudice à environnement. La production de la viande-éprouvette n’est qu’à son début. Ce processus connaîtra des progrès scientifiques spectaculaires d’ici 5 à 10 ans. Lorsque les gens disent que ce n’est pas naturel, on peut leur objecter que c’est notre façon de traiter les animaux dans les énormes fermes d’élevage surpeuplées et répugnantes qui est absolument pas naturelle. Nous les gavons d’antibiotiques et les mangeurs de viande consomment tout le temps les bactéries qui pullulent dans la viande des animaux. Je pense qu’ils finiront par s’habituer à consommer la viande produite en conditions stériles et sécurisées. »

Tant les partisans que les adversaires de la nouvelle technologie conviennent cependant qu’il existe une énorme distance entre le premier bifteck artificiel et sa production à l’échelle industrielle. D’autre part, malgré les perspectives reluisantes, on ne comprend toujours pas quel pourrait être l’impact de la viande-éprouvette sur l’organisme humain. Et comme la sécurité est la priorité absolue, ce sont les conservateurs qui doivent avoir le dernier mor dans ce débat. Tant que nous n’aurons pas la certitude que la viande-éprouvette n’est pas plus dangereuse que son concurrent naturel, on doit considérer cette éprouvette comme la boîte de Pandore qu’il faut se garder bien d’ouvrir de peur de s’attirer des malheurs sans nombre.

 

Université de Moscou reconnue meilleure en Europe de l’Est

L’Université de Moscou a occupé la première ligne dans le classement international dressé par l’agence de notation Webometrics. Les experts ont pris pour critère principal son taux de citation sur Internet. C’est pour ce critère que l’Université de Moscou a surpassé les autres établissements dans la plus grande partie du Vieux Monde.

La première place est toujours une place d’honneur mais on peut parler cette fois d’une signification particulière de cette victoire puisque l’Université de Moscou a laissé derrière elle près de 3000 concurrents. Les experts ont tenu compte des critères comme les références extérieures au site de l’Université et son indice de citation dans le web, ce qui reflète selon eux le niveau général de l’établissement d’enseignement. Les responsables de l’Université de Moscou font remarquer à leur tour qu’ils étudient attentivement des cotes de popularité des universités du monde et déploient de grands efforts pour occuper les positions de leader, dit Tatiana Vichnevskaïa qui dirige le service de presse de l’établissement :

« Le classement de Webometrics fait partie des 4 classements les plus prestigieux et nous pensons qu’il montre la place que l’Université de Moscou occupe de plein droit dans cet espace internet européen. Nous travaillons sur la promotion des traditions en matière d'enseignement et de recherche, mettons en œuvre des méthodes de recherche innovantes et lançons, bien entendu, des programmes de formation nouveaux comme les cours inter-facultés. Il s’agit des conférences populaires délivrées par nos scientifiques de renom auxquelles peuvent s’inscrire les étudiants de n’importe quelle faculté. »

L’Université de Moscou est entrée cette année dans plusieurs classements internationaux prestigieux. Plus particulièrement, en mars dernier, l’Université a été cité par l’agence Times Higher Education qui fait autorité en la matière. En mai, une autre agence britannique et notamment QS a classé notre Université au Top-100 des meilleures universités du monde sur trois disciplines à la fois : mathématiques, physique et astronomie et langues modernes. C’est une tendance positive, fait remarquer Efim Ratchevski, professeur émérite de la Fédération de Russie et membre de la chambre civile russe :

« Plus l’établissement d’enseignement est cité et mieux c’est pour lui. En fait, une cote de popularité est toujours subjective mais quand elles sont nombreuses, la part du subjectif diminue nettement. »

A propos, il est possible que bientôt les universités russes fassent partie du classement foncièrement nouveau des BRICS dont la création a été annoncée littéralement la veille.

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