L'Occident a commis une erreur en s'ingérant dans le conflit ukrainien

© Sputnik . Valery Melnikov / Accéder à la base multimédiaБоец ополчения ЛНР осматривает сгоревший украинский танк в поселке Новосветловка в Луганской области
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Alors que les hommes politiques européens et américains cherchent de nouvelles sanctions pour "mettre la Russie à genoux et la forcer à oublier l'Ukraine", les anciens ambassadeurs du Royaume-Uni et des Etats-Unis à Moscou tentent d'expliquer quelles seraient les conséquences d'une telle politique irrationnelle et peu pragmatique pour l'Occident

Alors que les hommes politiques européens et américains cherchent de nouvelles sanctions pour "mettre la Russie à genoux et la forcer à oublier l'Ukraine", les anciens ambassadeurs du Royaume-Uni et des Etats-Unis à Moscou tentent d'expliquer quelles seraient les conséquences d'une telle politique irrationnelle et peu pragmatique pour l'Occident, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

La logique des deux diplomates — qui n'ont pas de comptes à rendre pour leurs propos à la Maison blanche ou à Downing Street – présente beaucoup de points communs malgré leur diversité de points de vue. Les ex-ambassadeurs estiment que la crise ukrainienne a débuté en 2008 quand l'Otan a décidé de "séduire l'Ukraine, un pays frontalier de la Russie et profondément divisé, en lui proposant le statut de membre de l'Alliance".

Selon l'Américain Jack Matlock, les Etats-Unis "ne resteraient pas non plus les mains croisées si la Chine  commençait à former une alliance militaire avec le Mexique et le Canada". D'après le diplomate, la Maison blanche s'y opposerait par tous les moyens — et tout Etat en ferait autant. Le Britannique Tony Brenton pense pour sa part que l'Occident n'a pas pris la Russie au sérieux ces vingt dernières années, d'où son manque de réflexion avant de se lancer dans la région la plus sensible dans le "jardinet" de Moscou.

Selon lui, "quand le président américain Barack Obama évoque la crise ukrainienne, il veut surtout plaire au congrès". L'UE, quant à elle, "s'entend d'abord sur une ligne commune et, seulement après, se demande si cette décision est juste". Ces circonstances compliquent sérieusement le dialogue sur l'Ukraine et les nouvelles sanctions, contreproductives, pourraient conduire à la suspension de la coopération avec Moscou pendant les prochaines décennies, estiment les diplomates.

Les institutions occidentales parviendront-elles à trouver un terrain d'entente avec la Russie? D'une part, Jack Matlock pense qu'en principe l'Occident n'était pas censé participer au dialogue entre Moscou et Kiev – "c'est une querelle familiale et la situation actuelle ne concerne pas les tiers". "Exclure la Russie parce qu'elle se comporterait prétendument d'une manière particulière serait injuste", estime l'ex-ambassadeur des Etats-Unis.

Son homologue britannique est du même avis. "Tout ce que l'Europe peut faire, c'est prolonger l'agonie et l'appauvrissement de l'Ukraine", explique Tony Brenton.

Les deux ambassadeurs sont persuadés que les sanctions n'auront aucun impact sur la position russe: "Si l'Occident souhaite réellement stopper la crise ukrainienne, il doit prendre conscience des objectifs fixés par la Russie. Au contraire, l'objectif des sanctions actuelles semble être d'exacerber la situation".

"Que veut la Russie? Premièrement, la neutralité de l'Ukraine qui ne doit en aucun cas adhérer à l'Otan. Deuxièmement un niveau d'autonomie, acceptable par toutes les parties, pour les régions de l'est de l'Ukraine", affirment-ils.

Cependant selon la presse occidentale, il sera difficile d'assouvir ce deuxième souhait, compte tenu des événements qui se sont déjà produits. De plus, selon l'auteur d'un article publié dans le Washington Post, "l'UE et les USA ont soutenu les forces les plus radicales du gouvernement ukrainien et leurs campagnes pour la soumission de l'est de l'Ukraine par l'usage de la force militaire". Et ils ne sont pas prêts à dévier du chemin de confrontation, comme l'a confirmé le sommet de l'Otan au pays de Galles. Ses participants ont montré qu'ils se préparaient plus à une nouvelle guerre froide contre la Russie qu'ils ne cherchaient de solutions pour rétablir la paix".

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