Education : coopération franco-russe non affectée par les tensions géopolitiques

Education : coopération franco-russe non affectée par les tensions géopolitiques
S'abonner
La coopération franco-russe dans le domaine de l’éducation va bon train malgré des malentendus politiques. C’est ce qu’affirment les représentants du Campus France, agence française pour la promotion de l’enseignement supérieur, qui ont organisé au mois d’octobre une grande tournée à travers la Sibérie pour 13 établissements d’enseignement supérieur français.

Pour les participants, ce voyage était d’autant plus impressionnant qu’il était effectué avec le légendaire Transsibérien, d’où le nom de la mission « Transsibérien de l’éducation ». La délégation française a été chaleureusement accueillie dans quelques villes sibériennes comme Krasnoïarsk, Novossibirsk, Tioumen ainsi qu’à Ekaterinbourg et finalement dans la capitale russe. Des accords interuniversitaires ont été établis, des liens noués. Charlotte Vogel, chargée de mission Campus France en Russie, tire le bilan de la tournée et fait des pronostics quant aux perspectives de la coopération éducative franco-russe.

Ch.V . L’idée est venue en fait de Paris, de Campus France, qui a souhaité organiser cette grande tournée et la faire à travers la Sibérie et notamment avec le mythique Transsibérien. On a développé ce projet depuis l’année dernière. Le projet était conçu avec en effet deux volets. On voulait autant faire participer les universités russes que les étudiants russes. Il y a eu 13 établissements français qui sont venus. Et dans chaque ville, ils ont rencontré les universités, chargés des relations internationales et les professeurs pour faire des projets de coopération, de partenariat, dont, par exemple, dans des domaines de management ou pour faire des séjours linguistiques en France. Mais aussi ils sont venus rencontrer les étudiants.

Les participants étaient très contents d’une part pour le voyage et parce que c’était la première fois qu’on organisait cette grande tournée, en plus très à l’est. Et c’était la première fois qu’on faisait venir une grande délégation à Krasnoïarsk mais aussi dans des villes plus petites comme Tioumen. C’est vrai que Novossibirsk est très visitée par les scientifiques français mais là c’était l’occasion de les faire venir dans les contrées plus lointaines et plus isolées. Ils étaient contents du voyage mais aussi des rencontres et de la motivation des universités en Sibérie et dans l’Oural.

LVdlR. Maintenant nous vivons en temps de crise géopolitique. Cela influence-t-il le domaine de l’éducation ? Quelles sont finalement les perspectives de la coopération dans le domaine entre nos deux pays ?

Ch.V. Non, la coopération éducative n’est pas affectée. Au contraire, c’est plutôt même un stabilisateur. La tendance est plutôt à l’augmentation de la coopération et c’est plutôt au-delà de Moscou et Saint-Pétersbourg qui concentrent presque toute la coopération. On œuvre aujourd’hui pour la coopération avec les régions qui ont un énorme potentiel et qui souhaitent également coopérer, qui ont une forte incitation du côté du gouvernement fédéral. Donc nous ne sommes pas du tout affectés par cette crise.

LVdlR. Vous avez peut-être quelques chiffres quant à l’augmentation de la coopération ?

Ch.V. Oui. En fait, la France est déjà la troisième destination des étudiants russes depuis 2011. On accueille cette année, comme l’année dernière, environ 5000 étudiants russes. Ils sont inscrits dans des établissements d’enseignement supérieur. Et chaque année on a à peu près 2000 demandes pour des étudiants russes qui souhaitent aller étudier en France. Tout cela est donc en forte augmentation depuis plusieurs années. Et depuis 2011, on a 30 pour cent en plus de demandes de mobilité vers la France. Nous on est vraiment très encouragés. Et on peut dire que 50 pour cent des départs vers la France se font dans le cadre d’une coopération entre deux universités. Donc il y a des accords de coopération et les étudiants partent pour un échange ou pour un double diplôme.

LVdlR. Et pour ce qui est des Français souhaitant partir pour la Russie, y a-t-il aussi une augmentation ?

Ch.V . Nous on les voit pas passer mais par contre, les Français qui partent en Russie sont environ 500. Ils sont surtout encouragés pour des départs dans le cadre de mobilité encadrée, donc les doubles diplômes, notamment dans les grandes villes mais aussi en régions, à Irkoutsk, par exemple.

LVdlR. Faut-il s’attendre à d’autres projets comme celui « Transsibérien de l’éducation » prochainement ?

Ch.V. En effet, Campus France Paris, l’agence qui nous soutient dans nos actions de promotion, envisagerait de faire avec nous quelque chose sur la Russie. On verra pour l’année prochaine. C’est vrai que le succès de notre opération cette année nous incite à refaire peut-être une autre grande tournée, vers le Sud de la Russie, peut-être une croisière sur la Volga. Mais pour le moment c’est l’Asie centrale qui concentre toute l’attention et peut-être ce sera une Route de la Soie qui sera organisée l’année prochaine par Campus France Paris. Mais on attend la concrétisation de tous ces projets.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала