Les délégués ont envisagé les présidentielles qui auront lieu dans l’espace de deux ans dans une trentaine de pays du continent. Selon les participants à la conférence, pour proroger son pouvoir les chefs d’Etat révisent souvent les articles de la Constitution limitant le nombre de mandats présidentiels en vue de l’augmenter sous divers prétextes … En condamnant une telle politique, les délégués à la conférence appellent à « refuser toute manipulation constitutionnelle pour convenance personnelle », à « délégitimer les régimes dynastiques » et à « protéger les militants engagés pour l'alternance ». « Tous les Etats africains et d'ailleurs du monde devraient connaître l'alternance démocratique », a dit à ce sujet Vital Nshimirimana, président du Forum burundais pour le renforcement de la société civile. Il a été, en particulier, question de la République démocratique du Congo, du Congo-Brazzaville, du Burkina Faso. C’est sans doute une simple coïncidence mais le président du Burkina Faso Blaise Compaoré au pouvoir depuis 27 ans a souhaité réviser l’article approprié de la Constitution en comptant sur le cinquième mandat. L’intention de Blaise Compaoré de rester au pouvoir a suscité de puissantes vagues de protestation dans le pays l’ayant contraint à déposer bénévolement ses prérogatives le 30 octobre avant de se refugier en Côte d’Ivoire voisine.
Les événements au Burkina Faso confirment la nécessité de l'alternance démocratique, a dit dans une interview accordée par téléphone de Reims à notre observateur Igor Yazon le politologue africain en vue Dr. Djimadoum Ley-Ngardigal.