Les représentants du Bureau de la coordination des affaires humanitaires ( OCHA ) de l'Onu et de l'Unicef ont déclaré que le pays subissait une catastrophe humanitaire: des millions de personnes sont privées d'accès à l'eau, à la nourriture et aux soins médicaux. La situation est d'autant plus grave que le conflit armé se poursuit dans le pays entre les autorités centrales, soutenues par la coalition conduite par l'Arabie saoudite, et les rebelles houthis. Les militants des droits de l'homme soulignent que la communauté internationale dispose de seulement 3 à 4 mois pour prévenir une famine de masse. Les experts, de leur côté, ne prévoient pas d'amélioration à court terme.
« Le Yémen est frappé par une catastrophe humanitaire. Plus de 2 millions de personnes ont quitté leur foyer et vivent dans des conditions absolument inappropriées. L'assistance médicale à la population a été pratiquement stoppée. 60 % de la population souffre de faim. Environ 7 millions de personnes ignorent en principe s'ils auront ou non de la nourriture. L'approvisionnement en nourriture et en médicaments dépend presque entièrement des importations. Les fournitures de blé ont significativement chuté. Il y a une semaine j'ai visité le port d'Al Hudaydah: il n'y a pas de bateaux. Cela affecte directement la situation humanitaire. A cet égard nous appelons à assurer une libre fourniture de nourriture et de médicaments à la population », a déclaré George Khoury.
C'est également l'avis de l'Unicef, dont la représentante régionale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord Juliette Touma a noté que les enfants mineurs souffraient de plus en plus dans cette situation.
« Au moins 10 millions de mineurs ont besoin d'aide humanitaire, plus de 1 500 ont été tués depuis deux ans et demi », a-t-elle déclaré.
La situation au Yémen est d'autant plus grave que la communauté internationale y accorde bien moins d'attention qu'à la Syrie, par exemple. Ce vide médiatique permet à l'Arabie saoudite d'utiliser des armes interdites sans songer aux conséquences des frappes qui entraînent souvent la mort de centaines de civils. Paradoxalement, si dans 3 ou 4 mois les Yéménites commençaient à mourir de faim en masse cela pourrait également passer pratiquement inaperçu.
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