En voulant intervenir directement dans la gestion d'une entreprise privée, Emmanuel Macron ne semble donc pas être libéral dans le sens premier du terme, comme nous l'explique Charles Gave, économiste et président de l'Institut des Libertés, think-tank libéral:
Cependant, des projets comme la réforme du code du travail ou l'ubérisation de la société, s'inscrivent dans une logique libérale. Pourtant, Charles Gave n'est pas convaincu:
«Je ne sais pas qui a qualifié Emmanuel Macron de libéral, c'est encore un grand mystère de la sémantique française. Quiconque essaye de faire baisser un peu le poids de l'État dans l'économie est immédiatement qualifié d'hyper libéral.»
Si le Président de la République n'est pas libéral, pourquoi continuons-nous de le croire? Pour Charles Gave, la réponse est très simple et se trouve du côté de la presse:
«Il n'y a pas une seule personne en France qui n'a pas été qualifiée de libéral. Parce qu'être libéral, c'est quelque part accepter que l'État ne puisse pas tout faire […], or pendant les élections, ils vous expliquent sans arrêt qu'eux, ils pourront tout faire comme ils sont gentils, cela va marcher […]. Donc quand vous voulez déconsidérer quelqu'un, vous dîtes qu'il est libéral car cela signifie que cette personne admet qu'elle ne peut pas tout faire et qu'il faut que la société civile se mette au boulot. Sans vouloir dire d'extrême méchanceté sur la presse qui qualifie ces gens de libéraux. En France, par exemple, toute la presse est subventionnée par le gouvernement et reçoit des sommes considérables. Un gouvernement libéral supprimerait immédiatement toutes ces subventions pour les donner à l'armée par exemple.»