Les résultats du sommet de Paris sur la crise libyenne doivent être mis en application, et ma visite à Alger vise à entretenir «l'étroite concertation de confiance» entre l'Algérie et la France sur la Libye, a déclaré à la presse Frédéric Desagneaux, l'envoyé spécial français pour la Libye, lors de sa visite à Alger, le 12 juin 2018, suite à sa rencontre avec le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, selon le journal El Moudjahid.
«J'ai tenu à venir à Alger aussitôt que possible pour poursuivre l'étroite concertation de confiance que la France et l'Algérie entretiennent sur le dossier de la Libye», a déclaré le diplomate français.
Les résultats positifs auxquels a abouti la conférence de Paris «doivent être concrétisés», a estimé le responsable français en ajoutant que «c'est tout l'enjeu du travail diplomatique, politique qui reste à faire avec les principaux acteurs libyens, avec l'ensemble des partenaires internationaux intéressés concernés par la crise libyenne, en premier chef nos deux pays».
Des sources diplomatiques algériennes ont confié au journal Al-Araby Al-Jadeed que l'émissaire français pour la Libye serait venu demander l'aide d'Alger pour mettre en application l'accord de Paris concernant notamment l'organisation d'élections présidentielle et législatives prévues en décembre prochain.
Paris souhaiterait, selon les mêmes sources diplomatiques, que l'Algérie intervienne pour rétablir le dialogue entre les différentes parties libyennes pour les convaincre de respecter leurs engageants pour les échéances électorales fixées à Paris, et qui sont considérées comme le premier pas vers la paix en Libye.
«Le Caire a clairement informé Paris que l'organisation d'élections en ce moment aggraverait les souffrances de la Libye et ne résoudrait pas ses problèmes brûlants», auraient affirmé les diplomates, en précisant que le sommet de Paris était à caractère consultatif et non contraignant.
Selon les mêmes sources, l'Égypte aurait réaffirmé sa position au commandant en chef de l'Armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Haftar, en soulignant qu'elle serait identique à celle des Émirats arabes unis, qui sont le principal soutien du militaire libyen.
«Le maréchal Haftar, l'Égypte et les Émirats arabes unis n'accepteront pas l'idée d'organiser des élections en Libye, sauf s'ils sont sûrs que le clan de Tripoli et les Frères musulmans* ne réussiront pas à remporter de victoire par les urnes», auraient souligné les diplomates.
*Organisation terroriste interdite en Russie