Une étude révèle les causes de la fragilité osseuse des personnes âgées

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Si les personnes âgées récupèrent très difficilement après des fractures sérieuses et meurent souvent à cause de l'ostéoporose, ce n'est pas à cause du vieillissement du tissu osseux mais de la croissance des inflammations dans l'organisme, selon une étude.

Une étude publiée dans la revue PNAS établit les causes de la fragilité des os lors du vieillissement.

«Ce sont en fait les inflammations — et pas l'âge — qui expliquent la lenteur du rétablissement osseux des personnes âgées. Il est donc possible de "rajeunir" le tissu osseux et d'aider les personnes âgées à éviter des problèmes sérieux en recourant à des médicaments anti-inflammatoires», explique Anne-Marie Josephson de l'Université de New York (États-Unis).

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Ces dernières années, les scientifiques ont relancé les débats sur la nature des processus de vieillissement et de mort chez l'humain et l'animal. Certains biologistes et évolutionnistes estiment qu'il ne s'agit pas d'un processus spontané et que ce dernier est contrôlé par un certain «logiciel de mort», c'est-à-dire par un ensemble de gènes qui force le corps à vieillir et à mourir pour céder la place aux nouvelles générations.

D'autres chercheurs affirment que le vieillissement constitue un processus spontané d'accumulation des mutations, de «déchets» de protéines et de «défaillances» cellulaires. Tout cela accumule des cellules «vieillies» qui cessent de participer aux processus vitaux de l'organisme. Les scientifiques ont récemment démontré que leur extraction de l'organisme des vers avait considérablement prolongé leur vie et amélioré leur vitalité.

Ce processus spontané se solde également par la croissance du niveau des inflammations dans différents organes du corps. D'après les données d'expériences sur les drosophiles et les observations de la vie des cellules souches dans le cerveau des souris, cette tendance joue un rôle-clé dans le vieillissement du corps et l'apparition des caractéristiques typiques de la sénilité.

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L'attention d'Anne-Marie Josephson et de ses collègues a également été attirée par une autre particularité importante des os des personnes âgées: le nombre de cellules souches actives capables de participer à la «réparation» des fractures se réduit rapidement à un âge avancé.

En se laissant guider par cette idée, les scientifiques ont vérifié ce qui se passait si l'on traitait des échantillons de moelle osseuse de jeunes souris avec du sang de rongeurs plus âgés. Cela a donné un résultat inattendu: la rapidité de la division des cellules souches s'est considérablement ralentie — de quatre fois — alors qu'une partie considérable de ces cellules sont prématurément «parties à la retraite».

Après avoir découvert un phénomène si étonnant, les chercheurs se sont mis à comparer les différences de fonctionnement des cellules avant et après le traitement par cet «élixir de vieillesse», afin de comprendre les raisons de leur changement de comportement. Il s'est avéré que le sang des vieux rongeurs contenait des molécules favorisant l'activation de la chaîne des gènes NF-kB, principale régulatrice de l'immunité et des inflammations chroniques.

D'après les chercheurs, ce processus pourrait être freiné avec de l'aspirine ordinaire ou d'autres substances capables de neutraliser les réactions inflammatoires. Les cellules souches vieillies qui ont été traitées avec ces molécules rajeunissaient et commençaient à se comporter comme les échantillons extraits de l'organisme de jeunes souris.

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Est-ce que cela signifie que les personnes âgées pourraient éviter l'ostéoporose ou la fracture du col du fémur en prenant simplement de l'aspirine? Les scientifiques soulignent qu'un tel auto-traitement ne donnerait aucun résultat positif et ne ferait qu'aggraver la situation dans le cas où des personnes âgées consommeraient des médicaments de ce genre juste après la fracture.

Le fait est que ces médicaments inhibent non seulement les inflammations chroniques, mais aussi toutes les réactions immunitaires similaires, notamment les inflammations aiguës qui jouent un rôle-clé dans le lancement du rétablissement des fractures.
Anne-Marie Josephson et ses collègues tentent actuellement de trouver des molécules qui pourraient agir de manière plus sélective, en rajeunissant les os des personnes âgées, et devraient leur permettre de consommer des médicaments anti-inflammatoires existants avant des opérations ou après des fractures.

Cela pourrait permettre aux personnes âgées d'accumuler un nombre suffisant de cellules souches actives afin de prévenir l'ostéoporose et d'autres complications liées aux opérations chirurgicales ou aux traumatismes accidentels des os.

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