Le juriste qui dénonçait l'islamisme à Roubaix sur Zone Interdite menacé de décapitation

© AP Photo / Emrah GurelIslamic State group pins are on display at an Islamic bookstore where books about Islam, militant Islamic leaders and Islamic flags are displayed in the Fatih district of Istanbul, Monday, Oct. 13, 2014
Islamic State group pins are on display at an Islamic bookstore where books about Islam, militant Islamic leaders and Islamic flags are displayed in the Fatih district of Istanbul, Monday, Oct. 13, 2014 - Sputnik Afrique, 1920, 25.01.2022
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Il n’a caché ni son nom ni visage. Juriste en droit public, Amine Elbahi a dénoncé dimanche 23 janvier dans l’émission Zone interdite les manifestations de "communautarisme" à Roubaix nourrissant, selon lui, "l’islamisme radical". Depuis, il a reçu plusieurs menaces de mort et son numéro circule sur les réseaux sociaux.
Sa sœur est partie en 2014 en Syrie pour combattre dans les rangs Daech* et Amine Elbahi, originaire de Roubaix et juriste en droit public, dénonce depuis 2016 la propagation de l’islam radical dans certains quartiers de la ville. Il semble pourtant que la situation n’ait guère changé depuis, ses récents propos sur le communautarisme local, tenus dans l’émission Zone interdite sur M6, lui ayant valu une avalanche de menaces de mort.
Invité sur BFM TV lundi, l’homme raconte avoir reçu des menaces de décapitation et d’égorgement sur les réseaux sociaux où son numéro de téléphone circule depuis la diffusion de l’émission, dimanche. Sur le plateau de TPMP, il a fait écouter un message reçu sur sa boîte vocale où l’on peut entendre un homme lâcher "je vais t’égorger".

Des propos assumés

Malgré les menaces, le juriste assume ses propos. "J’ai tenu un discours de vérité, à visage découvert, en particulier, sur l’inaction du maire de ma commune", expose-t-il sur BFM TV.
Le juriste de 25 ans pointe entre autres les "salafistes qui appellent à s’exclure de la société et à ne pas voter", et dénonce "l’importation d’un islam politique qui influe sur les choix politiques par des associations, par des mouvements". Dans le même temps, il souligne que "la quasi-totalité des musulmans de ce pays respecte les valeurs de la République".

Le maire de la ville accusé

Quant au maire Guillaume Delbar, M.Elbahi l’accuse d’avoir octroyé une subvention de 64.640 euros en 2020 à l’association Ambitions et initiatives pour la réussite (AIR), soupçonnée de prosélytisme islamique. Si la subvention a avant tout été accordée pour des cours de soutien scolaire, il s’est avéré qu’il s’agissait de cours de langue arabe "dévoyés en cours de religion, en cours coranique", avance le juriste.
En effet, suite à la diffusion de l’émission de Zone interdite, la préfecture de la région Hauts-de-France a confirmé lundi que "l'association AIR dispensait des cours d'arabe à caractère cultuel".
Répondant à ces critiques, l’édile se défend de diriger une "ville aux 97 nationalités", préférant construire "des ponts" plutôt que des "murs qui séparent" les habitants.

Des poupées sans visage

L’enquête de Zone Interdite intitulée "Face au danger de l’Islam radical, les réponses de l’État" a provoqué de nombreuses réactions, entraînant même l’apparition du hashtag #boycottzoneinterditeM6.
Dans une séquence, M.Elbani montre aux journalistes des boutiques qui vendent des niqabs, déplorant une sorte d’"appel" adressé aux jeunes "à s’exclure de la communauté nationale et à adhérer à une pratique plus rigoriste de l’islam".
Il attire par ailleurs l’attention sur des poupées en vente n’ayant ni yeux ni bouche ni nez. Une vendeuse explique que les fabricants se conforment ainsi à la demande de l’islam de ne pas reproduire le visage créé par Allah.

Sa sœur rejoint les rangs de Daech* en Syrie

Amine Elbahi dénonce depuis plusieurs années la propagation de l’islamisme radical à Roubaix, phénomène qui touche également sa famille. En octobre 2016, le juriste confiait dans une tribune pour Libération le départ de sa sœur aînée en Syrie en 2014 pour défier "la République qui n’a pas pu la retenir".
Il y décrit sa radicalisation "soudaine" qui a commencé avec un tapis de prière et le port du voile et s’est poursuivi avec le port du niqab et la fréquentation de deux mosquées connues pour leurs liens avec le salafisme et la lecture de livres interdits. "Les salafistes ont clairement gagné la bataille idéologique", déplorait-il alors, avant d’évoquer un "repli identitaire" qui devient "inéluctable".
*Organisation terroriste interdite en Russie
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