- Sputnik Afrique, 1920
Sommet Russie-Afrique 2023
Le deuxième sommet Russie-Afrique se tient du 27 au 28 juillet 2023 à Saint-Pétersbourg. Contrairement à sa première édition, son programme est consacré à un éventail de sujets plus large, incluant la coopération humanitaire et économique.

"Personne ne veut respirer de l'air pur dans le noir": un responsable africain sur l'énergie verte

© Sputnik . Ekaterina Chesnokova / Accéder à la base multimédiaNJ Ayuk, the executive chairman of the African Energy Chamber
NJ Ayuk, the executive chairman of the African Energy Chamber  - Sputnik Afrique, 1920, 30.07.2023
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En Afrique, il est insensé de parler d’un bond vers les énergies renouvelables en l’absence de financement adéquat et du fait de la pauvreté énergétique, estime le président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie auprès de Sputnik. Selon lui, le continent doit "trouver un équilibre entre son carburant et l’introduction de l’énergie verte."
À la suite du Sommet Russie-Afrique, NJ Ayuk, président exécutif de la Chambre africaine de l'énergie, a commenté pour Sputnik les aléas de l’introduction des énergies renouvelables sur le continent qui lui était imposée par l’Occident.
Selon lui, il est insensé de parler d'une telle évolution en l’absence de financement adéquat.
"Les gens parlent d’un bond dans l’énergie verte. Mais vous ne pouvez pas dire à quelqu’un de lacer ses chaussures, puis de les ôter. L'Afrique reçoit moins de 2% des investissements énergétiques à l'échelle mondiale. Comment allez-vous faire un bond? Comment allez-vous passer à l'énergie verte?"

De l’air pur ou l’obscurité?

Ayuk estime qu’une transition énergétique qui suppose des pannes comme celles que connaît l'Afrique du Sud, le pays le plus industrialisé d'Afrique, n'est pas la meilleure voie de développement.
"De l'obscurité à l'obscurité? Personne ne veut respirer de l'air pur dans l'obscurité. Nous voulons avoir de l'air pur avec des lumières", a-t-il souligné.
Selon NJ Ayuk, les pays occidentaux négligent les problèmes énergétiques de l'Afrique parce qu'ils pensent que "c'est normal" que les Africains souffrent.
"Je pense qu'ils l'ignorent parce que cela ne leur arrive pas. Si vous êtes dans un pays riche ou dans un pays occidental aujourd'hui, et que vous n'avez pas d'électricité pendant quatre ou cinq heures, c'est une crise nationale. C'est un état d'urgence. Et donc, si cela se produit en Afrique, rien de grave. Ils méritent juste d'être là. Et je pense que c'est un problème", explique-t-il.
Selon lui, l'Europe devrait respecter les Africains et les percevoir comme des partenaires égaux, à l’instar de la Russie, et abandonner "la mentalité de maîtres de conférences aux Africains".
L’Afrique dispose de suffisamment de ressources pour éliminer la pauvreté énergétique. Il faut les rendre utiles aux gens ordinaires, assure-t-il.

Utiliser toutes les ressources disponibles

Concernant l'électricité et son accessibilité sur tout le continent, le responsable a souligné que pour améliorer la situation il fallait utiliser toutes les ressources disponibles.
"Nous devons utiliser du pétrole, nous devons utiliser du gaz, nous devons utiliser du charbon, nous devons utiliser des énergies renouvelables. Alors nous serons sûrs de pouvoir éradiquer la pauvreté énergétique d'ici 2030", a expliqué le responsable en soulignant que l'Afrique doit trouver un équilibre entre son carburant et l'introduction de l'énergie verte.
"Mais ensuite, nous devons être laissés seuls pour utiliser nos ressources pour alimenter notre peuple, pour développer notre continent afin de ne pas mendier de l'aide. Cette indépendance, cette autosuffisance, est vraiment une clé pour croissance de l'Afrique", a-t-il conclu.
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