"Une immense majorité russe en Crimée demande d’être reconnue": un eurodéputé répond à Sarkozy

© AFP 2023 Vasily MaximovLe député de l'Assemblée nationale française Thierry Mariani lors d'un point presse organisé dans le cadre du "Dialogue franco-russe" à Moscou, le 11 septembre 2014
Le député de l'Assemblée nationale française Thierry Mariani lors d'un point presse organisé dans le cadre du Dialogue franco-russe à Moscou, le 11 septembre 2014 - Sputnik Afrique, 1920, 17.08.2023
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L’ancien Président français Nicolas Sarkozy devrait se rendre en Crimée pour se persuader qu’il n’y a pas besoin d’un nouveau référendum, a déclaré à Sputnik Afrique l’eurodéputé Thierry Mariani. Le politologue français s’est exprimé sur les voies de résolution du conflit en Ukraine et sur le rôle que l’UE pourrait y jouer.
La Crimée, où la majorité écrasante d’habitants ont voté en 2014 en faveur du rattachement à la Russie, n’a pas besoin d’un autre référendum et l’ex-Président français Sarkozy pourrait s’en assurer lui-même s’il se rendait dans cette république, a déclaré à Sputnik Afrique Thierry Mariani, eurodéputé et ancien ministre des Transports du gouvernement Sarkozy.
"On va pas faire un nouveau référendum pour savoir si la Corse est française. On ne va pas faire un référendum pour savoir si l'Alsace-Lorraine veut toujours être française. Voilà, c'est la même chose. Pourquoi on ne fait pas de référendum pour la Corse ou l'Alsace-Lorraine. Parce qu'il y a des liens historiques […]. C'est exactement la même chose avec la Crimée", a avancé M.Mariani.
Il a ainsi commenté les propos de M.Sarkozy qui avait évoqué la veille la nécessité d’un nouveau référendum en Crimée.
La majorité de la population russe est écrasante en Crimée et c’est elle qui a dit "oui" lors du référendum en mars 2014, insiste M.Mariani. Dans cette optique, il a exprimé son étonnement face à la position des pays "qui se réclament de la démocratie" de vouloir privilégier la position d’une minorité.
"Tous ceux qui se sont rendus en Crimée savent qu'il y a une petite minorité qui doit être respectée, mais une immense majorité russe qui demande simplement d'être reconnue. […] le référendum de mars 2014 était valable, le résultat était incontestable".

"La solution du conflit est à Washington"

Pour M.Mariani, la dépendance financière de l'Ukraine aux pays occidentaux est évidente. Ces derniers auraient pu éteindre le conflit à tout moment mais ils ne veulent pas un compromis et continuent de l’alimenter, avoue M.Mariani déplorant l’absence d’une volonté dans la politique européenne vassalisée aux États-Unis.
"L'Union européenne est le 52ᵉ État américain, c'est à dire que l'Union européenne est en réalité pieds et poings liés à la politique étrangère américaine", a-t-il martelé.
À titre d’exemple, il a tourné en dérision la position l’UE qui s’apprêtait à ne pas reconnaître ou, au contraire, reconnaître le Président vénézuélien Maduro aussitôt après le changement de la position des États-Unis. Dans ces circonstances, la solution du conflit reste à Washington, insiste le politologue.
"En réalité, la vraie solution, soyons clairs, elle est à Washington. Et la question c'est que Washington veut une paix durable en Europe? Personnellement, j'en doute. Je le dis très clairement. Mais si on veut une paix durable, il faut simplement une architecture basique de sécurité qui soit complètement rebâti", a affirmé M.Mariani.

Au Niger, comme en Ukraine?

Pour M.Mariani, le conflit en Ukraine devrait être l'occasion à la fois de trouver une architecture de sécurité durable pour tous les pays concernés dont l’Ukraine, la Russie, la Moldavie, la Biélorussie. Mais aussi pour l'Europe de trouver des voies d'une politique désormais véritablement indépendante.

"Les Européens se rendent compte qu'il n'y aura pas de victoire de l'Ukraine. D'autre part, je vous rappelle que ces prises de propos interviennent au moment où il y a la crise au Niger et où on s'aperçoit très bien qu’au Niger, les États-Unis, une fois de plus, jouent leur propre intérêt sans absolument tenir compte ou se coordonner avec la France. Donc je pense que ça fait réfléchir beaucoup de politiques", a conclu le politologue français.

À son avis, "Macron, une fois de plus, a complètement loupé, manqué sa mission" et "l'histoire jugera tragiquement ce qu'a fait la France pendant cette période".
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