Le Burkina s’exprime sur le risque de combats contre les forces occidentales au Niger

Kassoum Coulibaly lors de son interview exclusive à Sputnik Afrique
Kassoum Coulibaly lors de son interview exclusive à Sputnik Afrique - Sputnik Afrique, 1920, 19.08.2023
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Sceptique quant à un éventuel risque d’affrontements qui pourraient opposer les forces nigériennes, maliennes et burkinabè aux forces françaises au Niger dans le cas d’une intervention militaire, le ministre burkinabè de la Défense a expliqué au micro de Sputnik Afrique que le début d’une guerre est toujours connu, mais la fin ne l’est pas.
Le Burkina Faso reste dubitatif face à la possibilité de combats opposant les forces nigériennes, maliennes et burkinabés aux forces françaises dans la capitale nigérienne dans le cadres d’une intervention militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a déclaré dans une interview à Sputnik Afrique le colonel Kassoum Coulibaly, ministre burkinabé de la Défense.
"Les forces françaises sont présentes. Les forces américaines sont présentes. D'autres forces de certains pays européens sont aussi présentes. Je crois que chaque pays prendra ses responsabilités et voilà ce qu'il faut faire. On a constaté que la France a rapatrié une partie de sa population, c’est ce qu’ils ont voulu. D'autres ne l'ont pas fait. Nous attendons de voir comment ça se passera sur le terrain […]. En fait on peut déclarer une guerre, mais on ne sait jamais quand est-ce qu'il faut l'arrêter", a-t-il indiqué.

Éviter les sanctions inutiles

M.Coulibaly préconise aux institutions de la sous-région de s’imprégner des réalités sur le terrain et de ne pas tomber dans le jeu des commentaires de parties prenantes, afin d’éviter les sanctions inutiles contre les populations.
"Il ne faut pas chercher à sanctionner les populations inutilement. C'est le cas ici. Et également d’énoncer l'ensemble de ces sanctions inimaginables qui ont été prises à l'encontre du Niger. Ceux qui sont au pouvoir ne sont qu'une infime partie. Il faut penser à la population et c'est ça qui est le vote les populations. Déjà il y a maintenant une union entre le nouveau pouvoir et une grande partie de la population", a-t-il souligné.

La France devrait s’accuser de ses échecs en Afrique

Pour le ministre, il ne fait aucun doute que la France est elle-même responsable des retraits de ses forces du Mali et du Burkina, car ces pays souhaitent un partenariat gagnant-gagnant et non de maîtres à esclaves.
"Ce n'est pas une tendance, c'est la réalité […]. Il ne faut pas que vous soyez en partenariat avec quelqu'un et que vous veuillez l'aveugler, lui cacher les yeux, lui fermer la bouche, lui fermer les oreilles? Non, il faut qu'on puisse se parler […]. S'il y a quelqu'un qui se prend comme le grand maître, et vous, vous êtes l'esclave? Non, ça ne marchera pas, et c'est ça qui se passe […]. On ne les [Français] chasse pas, c'est leur comportement qui fait ça", a-t-il conclu.
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