Lavrov pointe "une véritable" conspiration se dessinant autour des négociations russo-ukrainiennes

La Russie est prête à envisager toutes les initiatives sérieuses en faveur d’un règlement ukrainien, mais "toutes les balles" sont désormais dans le camp de l’Ukraine, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères lors d'une table ronde consacrée à la résolution de la crise.

Sergueï Lavrov a tenu ce 15 septembre un discours lors d'une table ronde consacrée à la résolution de la crise ukrainienne. Les dossiers sur l'accord céréalier, ainsi que les explosions du Nord Stream 1 et 2 ainsi que la perte de l'indépendance européenne ont également été au menu des pourparlers. Voici les principaux points des déclarations du chef de la diplomatie russe.

"Une véritable conspiration se dessine autour des négociations russo-ukrainiennes et il y a des tentatives de tout retourner via la pseudo-diplomatie", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères.

Selon lui, Moscou est prêt à répondre à toutes les initiatives sérieuses sur le règlement russo-ukrainien, pourtant, "toutes les balles sont déjà depuis longtemps du côté du régime de Kiev."

Et de poursuivre que les pays occidentaux tentent de tromper ceux en développement pour qu’ils accordent leurs positions en Ukraine.

Cela relève d’une "escroquerie pure", à savoir d’"entraîner les pays normaux dans une idée d'ultimatum absolument irréaliste et russophobe, puis de s’abriter derrière le nom de ces pays normaux en disant: "Vous savez, notre soutien augmente dans les pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine"."

Des efforts internationaux appréciés

Le chef de la diplomatie russe a en outre pointé les efforts de multiples pays, dont le Vatican, pour contribuer au règlement ukrainien. Moscou est donc prêt à rencontrer l'envoyé du Vatican sur l'Ukraine et apprécie les efforts déployés "sans grande publicité" par les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite.

Armements en Europe

Sergueï Lavrov a estimé que l’Europe avait perdu sa subjectivité et toutes ses perspectives pour surmonter les crises globales. Celles-ci persistent tant que Washington vise à saper la souveraineté politique de l’Europe.

Les États-Unis libèrent les marchés afin de pouvoir y fournir leurs produits militaires destinés au réarmement de l'Union européenne et des pays de l'Otan via "l'allocation de fonds importants et l'achat d'armes américaines produites par des sociétés américaines".

"Regardez les sommes allouées pour aider l’Ukraine, regardez comment les anciennes armes soviétiques, russes et maintenant occidentales sont siphonnées hors d’Europe", a-t-il fait valoir.

Ce, alors que sont les Anglo-Saxons qui obligent Kiev à poursuivre le conflit et à ne pas engager de négociations.

Accord céréalier

Les responsables du Secrétariat de l'Onu affirment que "tout ira bien avec l'accord russe" et ne prêtent pas attention aux déclarations de l'Ukraine. Pourtant, celle-ci a déclaré qu'elle n'accepterait pas de renouveler l'accord de manière à ce que les céréales et les engrais russes soient exemptés de sanctions illégales.

"Autrement dit, l'Onu frappe à cette porte et l'Ukraine propose d'oublier les Russes", a dénoncé le ministre russe.

Sabotage des Nord Stream

D’après Sergueï Lavrov, l'Occident n'a "pas levé le petit doigt" pour mener une enquête transparente sur les attaques contre les Nord Stream, la situation étant "balayée sous le tapis".

"Je pense que tout le monde comprend à qui profite cette guerre", a lancé le chef de la diplomatie avant de citer les propos du ministre français de l’Économie. Ce dernier avait déclaré il y a un an "que l’énergie coûte quatre fois plus cher aux entreprises européennes qu’aux États-Unis: "C’est bien qu’elles comprennent cela et j’espère qu’elles pourront faire quelque chose un jour.""