Un activiste panafricain nomme l'objectif final des alliés de Kiev

Les armes livrées par l’Occident dérivent désormais aux quatre coins du monde, du Sahel à la Palestine, renforçant l’idée d’un chaos généralisé, a expliqué à Sputnik le militant panafricain Abdoulaye Nabaloum.

Source d’escalade. La fourniture de matériel militaire à Kiev a débouché sur une aggravation généralisée des crises politiques, au Moyen-Orient comme au Sahel, a déclaré à Sputnik Afrique Abdoulaye Nabaloum, président de la Confédération des Associations et Mouvements Panafricains de l'Afrique de l'Ouest (CAMPAO).

L’Ukraine ne se prive en effet pas de "vendre et revendre" ces armes livrées sur les marchés parallèles, affirme le responsable. Celles-ci se retrouvent aujourd’hui selon lui entre les mains des terroristes en Afrique, ou du Hamas en Palestine. À travers ces réseaux d’armes, l’Occident réussit ainsi à "créer des foyers de tensions" et à déstabiliser certains théâtres.

"Ne serait-ce pas une manière de vouloir généraliser le conflit en Ukraine pour impliquer le monde entier? Ces armes qui circulent fournissent des mobiles d'accusations aux uns et aux autres. C’est ce que le monde occidental a toujours fait pour créer des scènes de guerre, pour créer le chaos à travers le monde", déclare ainsi Abdoulaye Nabaloum.

Une dérive qui ne semble pas prête de s’arrêter, puisque Washington a récemment décidé de livrer des missiles longue portée ATACMS à Kiev. Un approvisionnement qui ne fera que "prolonger l’agonie de l’Ukraine", a d’ailleurs averti le Président russe Vladimir Poutine lors du Forum international "Сeinture et Route" en Chine.

Nécessaire État palestinien

Au cœur de cette période de turbulences, le conflit israélo-palestinien représente la crise de tous les dangers. Abdoulaye Nabaloum salue d’ailleurs la prise de position de Vladimir Poutine, qui a plaidé pour la création d’un véritable État palestinien indépendant lors de sa visite en Chine.

"La création d'un État palestinien est une véritable nécessité. Un État souverain, car la façade qui a été implémentée en 1948 est contreproductive, cela ne peut continuer ainsi. Cette situation menace toute la stabilité de la région et favorise l'incertitude […] Ce qui se passe à Gaza interpelle. La communauté internationale, sous l'égide du monde occidental, avec les États-Unis en tête, est en train de marquer négativement une fois de plus l'histoire", affirme ainsi le responsable.

Le jeu américain pèse notamment sur le Liban et l’Iran, qui pourraient être tentés d’intervenir contre Israël, souligne Abdoulaye Nabaloum.

Moscou et Pékin donnent un signal fort à l’Afrique

Dans le sillage de ces bouleversements géopolitiques, un nouveau modèle multipolaire semble cependant émerger. Le rapprochement entre la Chine et la Russie signe notamment l’échec de l’hégémonie occidentale et du régime des sanctions. Cela envoie aussi un signal à tous les pays qui veulent construire un mode plus équitable et inclusif, en particulier en Afrique, souligne Abdoulaye Nabaloum.

"C’est un succès pour la Russie et la Chine, mais aussi pour ceux qui croient au multipolarisme. Ces succès montrent l'échec total du monde occidental, qui avait égrené une pléiade de sanctions pensant mettre l'économie russe à genoux […] C’est aussi un signal fort pour les Africains, car il faut aller dans le sens de la paix internationale, de la multipolarité, notamment avec l'avènement des BRICS", déclare-t-il ainsi.

Ce 18 octobre, Vladimir Poutine avait notamment annoncé que la Russie était devenue le deuxième partenaire commercial de la Chine parmi les pays non-asiatiques, devançant désormais Berlin.