"Pas de chance pour les USA de réussir une guerre au Moyen-Orient", selon un ancien colonel algérien

CC BY 2.0 / Mark Skrobola / White House South Lawn Maison-Blanche (archive photo)
 Maison-Blanche (archive photo) - Sputnik Afrique, 1920, 13.01.2024
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Les États-Unis ne tentent pas d’apaiser la situation au Moyen-Orient, parce que le conflit serait bénéfique pour la présidentielle prévue dans quelques mois. Mais Washington n’est pas en mesure de remporter cette guerre, a déclaré à Sputnik Afrique Mokhtar Saïd Mediouni, ancien colonel de l’armée de l’air algérienne et expert en géopolitique.
"Les États-Unis eux-mêmes et l'Occident ont perdu énormément d'assise dans le monde arabe et dans le monde entier […]. [Cela] fait perdre les pédales, fait perdre la tête aux États-Unis. Bien sûr qu'en s'attaquant au Yémen, ils cherchent tout simplement une extension du conflit dans toute la région. C'est comme vous le savez, on est en 2024 et chaque président américain a toujours voulu sa guerre avant les élections", a-t-il dit.

Des échecs à répétition

Malgré la volonté de Washington de continuer la guerre, l’analyste ne croit pas en sa victoire et cite de nombreux exemples de conflits du passé pour étayer son point de vue:
"Je ne vois pas de chance pour les États-Unis de réussir une guerre au Moyen-Orient. Dans l'histoire, dites-moi […] si un jour les États-Unis d'Amérique, seuls ou avec une coalition, ont gagné une guerre ? Est-ce qu'ils ont gagné la guerre du Vietnam ? Non. Est-ce qu'ils ont gagné la guerre en Irak ? Non. Est-ce qu'ils ont gagné la guerre en Syrie ? Non. Est-ce qu'ils ont gagné la guerre en Libye ? Non. Donc je ne vois pas pourquoi, cette fois-ci, les États-Unis puissent gagner la guerre au Moyen-Orient".

Quelle réaction du Yémen ?

Les attaques contre le Yémen violent le droit international, car les Houthis n’ont pas attaqué les côtes américaines, explique Mokhtar Saïd Mediouni. Pour lui, l’opération des États-Unis et de leur allié britannique ne restera pas sans réponse.
"Nous connaissons bien le Yémen et les Houthis. Une coalition qui a duré pendant des années n'a pas mis à genou ni les Houthis ni le Yémen, malgré les difficultés économiques".
Et de poursuivre : "Il va y avoir une recrudescence des attaques à partir du Liban du Sud par le Hezbollah, sachant que ces deux groupes, les Houthis et le Hezbollah, sont très liés par la religion […]. Je pense que même l'Iran n'échappera pas justement à cette guerre qui s'installe en mer Rouge".

Les frappes contre le Yémen

Dans la nuit du 11 au 12 décembre, les forces aériennes américaines et britanniques ont réalisé au moins 60 frappes contre 16 cibles houthies, avec plus de 100 munitions de haute précision. Le Président Joe Biden les a qualifiées de réponses aux "attaques sans précédent des Houthis" en mer Rouge. Il a affirmé qu'elles avaient été menées avec le soutien de l'Australie, du Bahreïn, du Canada et des Pays-Bas.
Pour sa part, un représentant des Houthis a parlé de 73 frappes et a indiqué que seuls les USA et le Royaume-Uni y avaient participé.
Dans la nuit du 12 au 13 janvier, les États-Unis ont de nouveau visé le territoire yéménite. Cette attaque avait pour cible un radar des Houthis, dans le nord de la capitale du pays.
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