Selon la déclaration d’Adnan Ertem, directeur général des Fondations de la Turquie, le monastère du Stoudion fondé à Constantinople vers 460 et qui fait partie du musée Ayasofya, sera transformé en mosquée. Par ailleurs ce même musée connu jadis comme la Basilique Sainte-Sophie doit devenir lui aussi une mosquée. Cela signifie qu’il suivra le sort de l’église Sainte Sophie de Trabzon qui vient d’être privée de son statut de musée pour se convertir en mosquée. La minuscule communauté chrétienne de Trabzon a vainement protesté contre cette décision des autorités turques qui est d’autant plus discriminatoire que les mosquées ne manquent pas à Trabzon. Il est également impossible d’imaginer qu’à Istanbul on a une telle pénurie de mosquées que les autorités locales soient forcées à chercher d’urgence des locaux supplémentaires pour permettre à leurs coreligionnaires de prier dans des conditions moins inconfortables.
Cependant pour Raymond Ibrahim, spécialiste américain du Moyen Orient de l’Islam, il s’agit en l’occurrence d’un phénomène qui représente les conséquences directes de « la réislamisation » de la Turquie prônée par Recep Erdogan. Je voudrais souligner que dans les cas précités il s’agit d’une atteinte aux biens du patrimoine mondial d’autant plus grave qu’à Istanbul les autorités turques se proposent d’usurper l’héritage culturel chrétien préislamique.
Le patriarche Bartholomée Ier de Constantinople se résigne visiblement à une telle perspective sachant bien que ses appels pour qu’on ne touche pas à la Cathédrale Saint Sophie à Istanbul resteront vains. Cela à plus forte raison que l’UNESCO et l’opinion internationale restent passablement indifférentes à ces intentions des autorités turques.
Cette veulerie est regrettable. Surtout quand on pense à ce qui pourrait se passer si par exemple un jour les autorités françaises décidaient de transformer la mosquée de Paris en une église. De toute façon cette mosquée ne date que des années 20 du siècle dernier.
