Les extraterrestres sont-ils pour l’égalité homme-femme?

© AFP 2023 Mark RalstonGo Topless Day
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C’est dans l’air du temps, rien de surprenant à voir défiler des femmes aux seins nus dans les rues de New-York un dimanche après-midi, surtout quand il s’agit de défendre le droit des femmes à se présenter seins nus en public, au même titre que les hommes.

Là où intervient la surprise c'est quand on apprend que l'initiative vient du gourou d'une secte fondée par un français qui aurait rencontré les extra-terrestres et serait devenu leur messager… Car, oui, c'est bien Raël le fondateur de l'organisation "Go Topless" à l'origine de la parade "Go Topless Day"…

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Alors qu'en France la question de la place du corps de la femme est sur le devant de la scène médiatique depuis plusieurs jours, avec —doit-on le préciser — la polémique autour du burkini et de son interdiction, dimanche, à New York, la question du corps de la femme et de sa place dans la société était aussi à l'honneur. Deux jours après la date anniversaire de l'obtention du droit de vote par les femmes en 1920, Broadway a vu défiler hommes et femmes pour le droit des femmes à déambuler seins nus, comme peuvent le faire les hommes. Et les New Yorkais se sont montrés magnanimes: chez eux c'est autorisé depuis 1992, c'est donc pour le reste du monde qu'ils ont décidé de revendiquer ce droit, au nom de l'égalité entre les genres.

Une cause rendue populaire grâce au mouvement "Free the nipple", d'après le titre du docu-fiction de l'américaine Lina Esco qui s'intéresse à un groupe de jeune femme qui décide de défiler seins nus dans New York pour bousculer l'ordre établi: tabous, censure et objectivisation sexuelle.

La marche de dimanche dernier à New York, et un peu partout dans le monde à plus petite échelle, a un nom elle aussi: "Go Topless Day", inspiré de celui de l'association qui l'organise: Go Topless. Un organisme qui se veut mondial, et dont la mission est exclusivement celle-ci: revendiquer le droit des femmes à être « topless » en public aussi bien que les hommes. Un organisme créé en 2007 — et c'est la première chose que l'on peut lire dans la présentation offerte par le site gotopless.org — par Raël… 

Raël, vraiment?

Pour rappel, Raël, de son vrai nom Claude Vorhilon, est le créateur et le chef du mouvement raëlien. Le tout suite à sa rencontre, alors qu'il avait 27 ans, avec un extra-terrestre qui aurait décidé de lui révéler le secret de la création: la Terre et l'humanité auraient été créées par les extra-terrestres ou "elohim". Et ces elohim auraient choisi Claude pour être leur messager et leur créer une ambassade pour quand ils décideraient de venir sur Terre voir le fruit du travail de leurs "artistes chimistes"… Suite à une deuxième rencontre, Claude en aurait appris un peu plus sur la philosophie des elohim à l'origine de ses choix de causes à défendre: La promotion de l'utilisation des préservatifs dans les écoles, le clonage humain, l'utilisation d'OGM et bien d'autres…

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Autant dire qu'en France, le mouvement raëlien est considéré comme une secte, et Raël comme un gourou… Un gourou plusieurs fois poursuivi en justice, un gourou qui a des "anges", exclusivement féminins, et dont les plus gradés doivent être prêts à se livrer sans limite à des rapports sexuels avec lui (et les elohim quand ceux-ci décideront de venir nous rendre visite)…

Mais alors, comment expliquer "Go Topless"? Comment réconcilier Raël avec un mouvement qui défend le droit des femmes à se promener seins nus comme les hommes, et dans lequel on pourrait voir un désir de "désexualiser" le sein féminin, de faire du sein "un morceau de peau comme un autre"…?

Nous avons posé la question au militant anti-secte et écrivain français Roger Gonnet, et sa réponse est bien loin des idéaux libertaires et des revendications égalitaires qui semblaient animer ceux qui défilaient dimanche après-midi à Manhattan sous de gigantesques ballons ronds et rose en forme (enfin, à peu près) des seins qu'ils veulent libérer:
"C'est la pub, c'est la pub pour Raël, il essaie d'attirer des gens en particulier des hommes en montrant des filles qui sont supposées être des raëliennes".

Un moyen d'attirer des membres donc, en exploitant — ironie du sort — le caractère sexuel du sein féminin exposé au nom de l'égalité homme-femme…

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