Antonio Guterres, figure d’accord, doit chercher son diapason

© AP Photo / Nasser NasserAntonio Gueterres
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L' ancien premier ministre portugais Antonio Gutteres, socialiste modéré et pro-européen est candidat au Secréterait générale de l’ONU qui fait l'unanimité. Il remporté ses galons en tant que haut-commissaire de l’ONU aux réfugiés, bien que tout reste à faire dans ce domaine. Hautement politique, ou plutôt géopolitique.

Tour les experts sont plus ou moins d'accord: Antonio Guterres, futur secrétaire général de l'ONU est une figure de compromis… voir de consensus.

Sputnik Serbie a interrogé Vladislav Jovanovic, l'ancien représentant permanent serbe à l'ONU, à ce sujet. Il s'est déclaré étonné de voir la candidature de Guterres. A son avis, la Russie et les États-Unis ont réussi une sorte de compromis. Sinon, la Russie n'aurait pas accepté un candidat d'un pays membre de l'OTAN. 

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Laurent Chalard, géographe au European Centre for International Affairs et auteur de l'ouvrage « Pourquoi le défi des migrations n'est pas une crise conjoncturelle mais un problème durable… et exponentiel » affirme de son côté que le bilan du travail effectué par Antonio Guterres au poste du Haut-commissaire des refugiés est plus qu'incertain:


« Il a eu à gérer la plus importante crise migratoire depuis la crise migratoire des boat-people de 1970, en l'occurrence la crise syrienne, et le résultat est relativement médiocre, puisqu'on a eu un déferlement de migrants vers l'Europe qui n'a pas du tout été contrôlé, qui n'a pas été prévu et dont le nombre a été sous-estimé.
On ne peut pas considérer que le bilan de Monsieur Guterres en tant que Haut-Commissaire aux réfugiés est très bon »

Est-ce que cela signifie qu'Antonio Guterres pourrait profiter de son nouveau poste pour redresser la situation?

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« Il faut aussi être réaliste: l'ONU ne peut pas tout faire toute seule. L'ONU n'a que des pouvoirs limités, elle ne peut pas imposer aux États de faire ce qu'ils n'ont pas envie de faire », precise Laurent Chalard.

Or, dans le cadre de la crise migratoire, on voit bien qu'il y a un certain nombre de pays qui n'étaient pas en accord les uns avec les autres. Aussi il y a les pays au sein de l'Europe, mais aussi des pays à l'extérieur de l'Europe. Je pense, en particulier, à la Turquie. Même si l'ONU essaie d'intervenir en amont, c'est assez difficile de résoudre ces problèmes. Aujourd'hui, je pense que le principal problème de la crise migratoire, c'est qu'il y a un certain nombre d'États qui ne sont pas d'accord sur que faire »

Malgré les espoirs de certains dus à l'arrivée d'une nouvelle candidature proposée par la Bulgarie et qui aurait pu changer la donne en reléguant le favori au deuxième rang, la voie à l'élection d'une première femme au poste de secrétaire général des Nations unies ne s'est jamais ouverte.

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« On est vraiment dans des élections qui sont extrêmement politiques et je dirais même plus: qui sont géopolitiques. On a un certain nombre de pays qui sont en confiance les uns avec les autres et qui souhaitent placer à la tête de l'ONU la personne qui leur paraît la plus favorable. En l'occurrence comment ça se passe? On a cinq pays qui ont droit de veto à l'ONU, donc, les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité. Ce sont ces cinq pays qui ont le poids le plus important dans le choix du secrétaire. Or, parmi ces cinq pays on a trois pays qui sont alliés: les États-Unis, le Royaume Uni et la France dans le cadre de l'OTAN.
Il est évident que ces trois pays sont d'accord entre eux pour le choix du candidat. »

A la question de Sputnik Serbie: à quoi faut-il s'attendre de la part de Guterres au poste de secrétaire général de l'ONU, Vladislav Jovanovic, l'ancien représentant permanent serbe à l'ONU répond qu'il croit qu'Antonio Guterres ne s'opposerait pas à la position des États-Unis ni à celle des « forces occidentales » dans cette institution.

 

 

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