Musée V. Arseniev de Primorié

Musée V. Arseniev de Primorié
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Dans cette édition du cycle « Musées de Russie » nous vous parlerons du Musée Arseniev de Primorié, qui se trouve dans l’une des régions les plus éloignées de Moscou – le Primorié, en Extrême-Orient russe.

Dans cette édition du cycle « Musées de Russie » nous vous parlerons du Musée Arseniev de Primorié, qui se trouve dans l’une des régions les plus éloignées de Moscou – le Primorié, en Extrême-Orient russe. Il a des filiales à Vladivostok, Partisansk, Arseniev, Tchougouïevka, Lessozavodsk et à Dalneretchensk.

Le Musée unifié d’Etat de Primorié porte le nom de Vladimir Arseniev, remarquable voyageur, géographe, ethnographe, écrivain et explorateur russe de l’Extrême-Orient. De 1900 à 1930 il réalise 18 expéditions scientifiques en terres peu connues du Primorié, du bassin de l’Amour, du Kamtchatka et du littoral de la mer d’Okhotsk.

L’organisation des musées dans le Primorié commence avec l’exploration géographique et le développement économique de ce territoire, dans les années 60 du 19e siècle.

La Société de l’étude du territoire d’Amour est fondée avec son musée à Vladivostok en 1884. Le bâtiment du musée est consacré et ouvert au public en 1890. Sa construction est financée avec de l’argent collecté. La vocation du musée est de montrer la nature de l’Extrême-Orient et de présenter son histoire depuis les temps les plus reculés.

Dès les premières années de ses activités le Musée de la Société de l’étude du territoire d’Amour évite les défauts, propres aux musées provinciaux de l’époque, exposant des curiosités (à l’instar de la Kunstkamera, fondée par Pierre le Grand à Saint-Pétersbourg) qui n’ont cependant aucun rapport à l’histoire, la flore, la faune et à la culture de la région, où ils se trouvent. De plus, leurs fonds ne sont pas systématisés (à côté des curiosités il est possible de voir des tableaux de peintres). A leur différence, le Musée de la Société est complété de collections thématiques, rassemblés par des savants, des explorateurs et des ethnographes enthousiastes. Ici les collections servent à des fins scientifiques. Jusqu’à la révolution de 1917 le Musée de la Société de l’étude du territoire d’Amour reste l’unique centre de culture et de lumière dans le territoire du Primorié.

Après la révolution la guerre civile, la ruine économique ont un impact fort négatif sur la sphère aussi délicate que sont les musées. L’Extrême-Orient souffre cruellement de répressions, ce qui conduit en quelque mesure à l’abandon de meilleures traditions dans ce domaine.

Néanmoins, le Musée de la Société est rebaptisé en Musée régional de Vladivostok et devient un établissement autonome. En 1939 il est réorganisé en Musée ethnographique du territoire du Primorié.

Musée connait encore une étape difficile – celle des années de la Seconde guerre mondiale. Déjà en 1946 un Conseil international des musées est fondé à Vladivostok – tel sont l’invariable enthousiasme et la fidélité à leurs activités des chercheurs, conservateurs et restaurateurs désormais presque inconnus. En 1985 le Musée ethnographique du territoire du Primorié Arseniev devient le Musée unifié Arseniev de Primorié, groupant la Maison-musée des Soukhanov, la Maison-musée de V. Arseniev, le Centre international d’exposition et les musées d’histoire des villes d’Arseniev, de Dalneretchensk, de Partisansk, de Lessozavodsk, ainsi que le musée littéraire de l’écrivain Alexandre Fadéev.

Les collections uniques, rassemblées en 120 ans grâce à des explorateurs en vue de l’Extrême-Orient, des mécènes et à 40 mille donateurs, constituent la base des activités, mais aussi l’indiscutable fierté du Musée Arseniev de Primorié. Actuellement, ses fonds comptent près de 400 mille pièces authentiques : porcelaine, trouvailles archéologiques, armes blanches, beaux-arts, numismatique.                            

La collection archéologique est la plus vieille. Ses premières pièces sont apportées au musée dans les années 80 du 19e siècle par des explorateurs connus de l’Extrême-Orient : Bousset, Margaritov, Lopatine, Chevelev, Arseniev. La sépulture du prince Essykouï du 12e siècle, figurant sur la liste des monuments de l’UNESCO, est une rareté de cette collection.                               

La collection de porcelaine comprend principalement des produits de manufactures d’Artemovsk, de Vladivostok, de Spassk et des porcelaines signées d’artistes de Primorié. Le vase décoratif, provenant de la manufacture privée de Startsev, est la perle de cette collection.

La sculpture et la gravure sur os constituent l’un des meilleurs rassemblements en Extrême-Orient et représentent des objets de cet art traditionnel du Nord-est extrême de Russie.

La partie de l’exposition « Bois » réunit les plus précieux objets ethnographiques des populations de souche du bassin de l’Amour et du Primorié : Nanaïtsy, Oudégués, Orotchi, Oultchi, Nivkhs et d’autres encore. Ils donnent une notion du mode de vie, des principales activités et des cultes des ces ethnies. La tenue de guerre complète d’un Itelmen est une rareté de la collection.                                  

Le musée possède aussi une petite collection de 105 sceaux d’Etat, de départements, d’organisations publiques et de cachets personnels.                                  

L’exposition comprend des armes blanches de Russie impériale, d’URSS, du Japon, d’Angleterre, de Chine, d’Indochine et d’autres pays à partir du 17e siècle. Le sabre de récompense d’un héros de la guerre de 1812 vient enrichir la collection en 1944.

Les fonds du musée exposent quelque 2 000 dessins et peintures d’artistes de Primorié, icônes orthodoxes, dont celles de vieux-croyants. Notons l’icône de la Vierge d’Albazine, offerte à titre de bénédiction par l’évêque du Kamtchatka, des Kouriles et de Blagovechtchensk Gouri lors de la cérémonie de fondation du musée en 1888.                                

Le musée Arseniev de Primorié conserve plus de 50 000 photographies, prises dès l’invention de cet art (daguerréotypes) et jusqu’à nos jours.

Les collaborateurs du musée conservent également plus de 70 000 documents personnels, témoignages de révolutions et de guerres, relatant les étapes de la découverte et du développement économique de l’Extrême-Orient russe. Des documents avec des autographes de Behring, Spanberg (de l’expédition dans la péninsule du Kamtchatka de 1726-1733), des lettres de Nevelski et de membres de l’expédition d’Amour de 1853-1854, les Chartes du dernier Empereur de Russie Nicolas II, les archives personnelles d’Arseniev, de Roudakov,  de Fadéev, de Kniazev sont une valeur particulière du rassemblement.

La partie numismatique de la collection retrace l’histoire de l’évolution du système financier, monétaire et de décoration de Russie, d’URSS et d’autres Etats à partir du 4e siècle à notre temps.

Voici ce que dit Viktor Chalaï, directeur adjoint du Musée Arseniev de Primorié :

« Dans son évolution le Musée suit à bien des égards celle du territoire du Primorié, de son chef-lieu Vladivostok. La ville regarde l’avenir, et nous essayons d’inculquer cette idée à nos visiteurs.

Le musée est une structure unique, qui a entre autres choses la vocation d’aider à prendre conscience des réalités, pas seulement du passé historique, mais aussi de nos jours. C’est, si vous voulez, une partie de la stratégie des activités de notre musée… »

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