L’Ambassadeur de Russie au Sénégal commente la situation dans le pays

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Les grandes chaînes de télévision internationales diffusent cette semaine les chroniques de Dakar faisant penser aux premiers jours du printemps arabe en Tunisie et en Egypte.

 

Les grandes chaînes de télévision internationales diffusent cette semaine les chroniques de Dakar faisant penser aux premiers jours du printemps arabe en Tunisie et en Egypte. La capitale et plusieurs autres villes sénégalaises sont en proie aux manifestations antigouvernementales cruellement réprimées par la police et les forces de sécurité. Il y a des informations sur les victimes parmi les manifestants. Notre correspondant Igor Yazon a demandé par téléphone à l’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Russie dans la République du Sénégal Valery Nesterouchkine de parler des événements qui se produisent dans le pays et des origines des troubles … 

«La situation à Dakar est compliquée, dit l’ambassadeur russe. Les présidentielles sont fixées au 26 février. 17 prétendants ont présenté les documents. Le Conseil constitutionnel a approuvé 14 candidatures. Le nom du président Abdoulaye Wade figure sur la liste. L’opposition est contre la participation du président qui briguera ce poste pour la troisième fois. Or, conformément à la Constitution adoptée en 2001, le Conseil constitutionnel estime que le président brigue le second mandat parce qu’il était élu pour la première fois conformément à l’ancienne Constitution. Les leaders de l’opposition déclinent une telle interprétation et engagent les manifestations. Tels sont les motifs politiques de l’évolution de la situation au Sénégal».

La plupart des Sénégalais et beaucoup d’électeurs, poursuit Valery Nesterouchkine, sont des jeunes de moins de vingt ans qui réagissent vivement à l’injustice et estiment que le président ne doit pas briguer le troisième mandat de sept ans. La situation s’aggrave. En dispersant les manifestants, la police emploie le gaz lacrymogène et les gourdins alors que l’opposition utilise les pierres, arme traditionnelle des prolétaires. Les autorités exhortent les habitants à observer l’ordre. L’opposition ayant formé le Mouvement du 23 juin ayant regroupé plusieurs partis politiques et institutions publiques  déclare qu’elle luttera jusqu’au bout. Selon l’ambassadeur, ses intentions politiques sont vagues et on ne saurait présager comment évolueront les événements. La situation à Dakar est d’apparence stable mais les manifestations peuvent reprendre à tout moment. 

Tout porte à croire que la situation dans le pays s’aggravera d’ici le 26 février?

«Beaucoup dépend de la réaction des jeunes Sénégalais qui se montrent tout particulièrement actifs, répond l’ambassadeur Nesterouchkine. Les autorités exhortent à observer l’ordre légal, le calme et à exprimer le mécontentement dans le champ juridique. La position des leaders des confessions exerçant un effet sérieux sur les milieux publics a une grande importance. Ils appellent leurs adeptes à exprimer d’une manière civilisée leur mécontentement. Certes, les divergences entre les partis, les groupes et les forces de l’ordre se manifesteront à l’avenir également. Or, les participants aux processus politiques devraient faire preuve de retenue». 

La haute représentante du département d’Etat américain Victoria Nulad a conseillé sans ambages au président sénégalais Abdoulaye Wade,  85 ans, de céder sa place aux jeunes. « Cela serait préférable », a-t-elle dit ayant ajouté : « Nous pensons que la démocratie sénégalaise est assez mûre pour se tourner vers la génération suivante ». Le chef de la diplomatie française Alain Juppé s’est exprimé dans le même esprit en exposant mercredi à l’Assemblée nationale le contenu du message de l’Elysée aux autorités sénégalaises concernant l’organisation des présidentielles le 26 février. 

«Nos partenaires occidentaux font toutes sortes de recommandations et de souhaits au sujet de la démocratisation des pays étrangers, dit Valery Nesterouchkine. Les représentants du Département d’Etat se sont montrés conséquents en ce qui concerne le Sénégal. Les Français sont plus ponctuels et diplomatiques, ils ont souligné que le président Wade qui aura en février 86 ans devrait envisager d’autres plans». 

Il convient d’ajouter que le chef de la diplomatie sénégalaise Madické Niang a déclaré à une conférence de presse à Dakar: «Le Sénégal est ouvert aux conseils mais nous n'accepterons pas de diktat de l'étranger concernant l'organisation de l'élection présidentielle du 26 février».

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