France et OTAN. Amour ou divorce ?

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Le silence des agneaux socialistes sur la politique internationale se fait de plus en plus… assourdissant. Les dossiers les plus brûlants sont, à coup sûr, l’adhésion de la France à l’OTAN et, par conséquent, son attitude à l’égard du patrimoine sarkozyste.

 


Le silence des agneaux socialistes sur la politique internationale se fait de plus en plus… assourdissant. Les dossiers les plus brûlants sont, à coup sûr, l’adhésion de la France à l’OTAN et, par conséquent, son attitude à l’égard du patrimoine sarkozyste. Nous entendons par là la Libye mise à feu et à sang lors de l’ingérence à l’intérieur de ses frontières quoique couverte par la résolution 1973 de l’ONU respectée à la lettre mais de façon à faire dresser les cheveux sur la tête. Comme quoi chaque époque a son poignard dans le crucifix. La Syrie et l’Afghanistan sont aussi à mentionner aussi bien que les relations très spéciales avec la Russie. La France entend coopérer avec Moscou pour de maints projets en aéronautique et secteur naval sans parler de l’espace ou du traitement de l’uranium ou encore les livraisons du gaz ou de l’aluminium, pétrole et autres. L’Europe achète à la Russie des denrées alimentaires à l’exportation mais l’OTAN fait avancer ses pions jusqu’aux marches du règne russe en frappant à la porte dorée de Kiev en Ukraine.

On voit que sortir ou rester à l’OTAN, adhérer ou non à la politique impérialiste de Washington est un point d’honneur pour la France et pourtant les gens les plus avisés préfèrent rester on ne peut plus évasifs évoquant le manque d’information du nouveau Président aussi furtif qu’un EuroFighter de la nouvelle génération 4+++.

Pour en avoir le cœur net et tâter le pouls des intellectuels et fonctionnaires français, nous avons tenu à interroger M.Bruno Baron-Renault, de passage à Moscou, ex-représentant de la Chambre de Commerce de Paris à Moscou, conseiller officieux comme il dit du maire de Provins et très présent sur le sol russe. M.Baron-Renault a avoué avoir appris son russe lors de son séjour au Ministère d’e la Défense. Il va souvent en Sibérie pour y dispenser des cours de commerce international et est un Breton polyglotte, ex-fonctionnaire onusien qui a travaillé à Bangkok. Voici ce qu’il nous a dit.

Voix de la Russie.Vous avez suivi de près la présidentielle française. Une chose que l’on n’arrive pas à cerner : on a été parler à Monsieur Le Foll qui a été le chef de campagne de François Hollande, et la question qui lui a été posé par notre collaborateur – comment voyait-il la politique internationale de François Hollande ?  Il y a eu deux choses que j’avais tout particulièrement relevées. Le premier point est qu’il n’entendait point changer la politique de la France, Monsieur Le Foll dixit, à l’égard de l’OTAN. Et c’est cela qui est intéressant compte tenu du fait que c’est monsieur Sarkozy qui a changé la politique française de la non-ingérence dans la politique militaire e l’OTAN. D’autre part, il a aussi parlé de la Russie. En fait, j’avais deux questions à poser. La première. Il y aura bientôt le sommet de l’OTAN à Chicago avec la rencontre du G8. Est-ce que d’après vous, Hollande a déjà son programme à l’égard de l’OTAN ou l’on continuerait à naviguer dans le flou. Je sais que vous n’êtes pas dans le secret des dieux, mais..?

Bruno Baron-Renault.  Vous faites bien, Cher Monsieur de le dire, parce que je suis bien en peine ayant été bien éloigné des centres de réflexion de la campagne de François Hollande de vous répondre à ce sujet. Personnellement, mais c’est à titre personnel que je le dis, j’ai toujours regretté le changement de la politique de la France à l’égard de l’OTAN. J’ai trouvé tout à fait bien que l’on se maintienne à l’extérieur des structures militaires de l’Alliance. Tout en restant fidèles à l’ensemble e l’Alliance parce que  l’on ne saurait oublier le rôle qu’a joué celle-ci dans la défense de nos libertés à une certaine époque. Donc, je dirais, François Hollande a-t-il un plan bien défini là-dessus ? Très honnêtement, je n’en sais rien. Comme au cours de sa campagne il s’est borné à rappeler beaucoup de principes de l’action politique – que ce soit sur la politique intérieure qu’il voulait mener, que ce soit sur le plan international… A partir de ces principes d’action, en tirer une conclusion définie sur son attitude à l’égard de l’OTAN, je serais bien en peine pour vous le dire…

Voix de la Russie. Nous débattons des intérêts paneuropéens avec Monsieur Bruno Baron-Renault, je profite de l’occasion pour lui poser ma question suivante : vous avez dit tout à l’heure que vous regrettiez le retour de la France au sein de l’Organisation militaire de l’OTAN. Je pense que c’était là un des actes de M. Sarkozy qui dénotait tout d’abord ses ambitions personnelles parce que je pense que le stratagème de M. Sarkozy a été le suivant. Il ne cachait pas à l’époque, à peine élu Président français, qu’il voulait s’imposer à l’Europe en tant que son leader politique et évidemment rendre la France leader de toute l’Europe. Pour ce faire, il a voulu se mettre en bien avec les Etats-Unis. C’était un geste qui devait plaire aux Etats-Unis et qui n’avait aucune signification pratique. Lais en ayant rompu la tradition gaullienne, il ne poursuivait que ses propres intérêts et il a été très cruellement déçu parce que vous vous rappelez certainement la manière quasi désinvolte avec laquelle M. Obama l’a traité pendant son séjour en France.

Bruno Baron-Renault.  C’est vrai !

Voix de la Russie. Et maintenant pensez-vous que M. Hollande puisse prendre des mesures pour sortir de l’Organisation de l’Alliance Atlantique ou bine il continuera sur la lancée sachant bien que ça ne représente pas une grande importance ni sur le plan pratique, ni sur le plan géopolitique?

Bruno Baron-Renault.  Alors là, Cher Monsieur, je suis dans l’incapacité absolue de répondre à cela. Il faudrait avoir l’occasion de rencontrer les gens de l’entourage direct de François Hollande qui se préoccupent de la politique internationale. Comme vous, je pense que quelle que soit la décision éventuellement prise par le nouveau Président de la République française, s’il décide à quitter les structures militaires de l’OTAN cela aurait une portée beaucoup plus symbolique qu’autre chose. Bon ! Alors lorsque j’aurais dit ça, j’ai tout dit parce que quant au reste, je ne sais pas du tout quelles sont les intentions de la nouvelle équipe.

Décidément le brouillard devient de plus en plus épais. J’aurais noté que nos amis suisses sont beaucoup plus prolixes. Voici ce qu’a publié à ce propos Thierry Meyssan, fondateur du réseau genevois voltairenet.org : « Lorsque François Hollande a proposé à ses principaux concurrents, sauf Marine Le Pen, de signer une déclaration commune affirmant que la politique de la France à l’égard de la Syrie ne varierait pas quel que soit l’élu, il s’est trouvé des candidats pour refuser. À juste titre, il leur semblait honteux de poser publiquement que la politique extérieure de la France ne se décide plus à l’Élysée, mais à la Maison-Blanche —elle même manipulée par des lobbies—, et qu’aucun d’entre eux ne pouvait envisager de la changer ». Au moins un expatrié qui n’a pas froid aux yeux.

A cela je n’aurai rien à ajouter.

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