Qu’est-ce une norme dans cette vie ?

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Trois prix de Cinéfondation seront remis à Cannes lors d’une cérémonie le vendredi 24 mai.

Trois prix de Cinéfondation seront remis à Cannes lors d’une cérémonie le vendredi 24 mai. Trois prix pour récompenser les meilleurs des dix-huit films,14 fictions et 4 animations, choisis par la sélection pour refléter la diversité de l’enseignement du cinéma à travers le monde, car il s’agit bien de courts-métrages d’étudiants. Parmi ces films il y a La norme de la vie, 23 minutes, réalisé par Evgueny Byalo, jeune promu de l’Ecole des réalisateurs de Moscou. Un cinéaste qui débute mais un homme qui a déjà une certaine expérience dans la vie. Evgueny avait fait ses études dans un institut des ingénieurs automobiles, tenté sa chance dans les affaires. Comment s’est-il tourné vers le cinéma ? Le fait est qu’il s’est toujours senti attiré par la création. Au début c’était au sein d’un groupe de musique et ensuite il a compris qu’il ne voulait pas dépendre des autres, qu’il fallait commencer à décider soi-même. A l’époque il travaillait dans une compagnie internationale, un univers très codé, et il s’y sentait mal à l’aise. Un jour, il tombe sur une équipe de tournage qui s’installe dans la cour de son immeuble. C’est un déclic. Une autre fois, en voyant un tournage il se dit qu’il pourrait en faire aussi.

Les films de sa jeunesse sont ceux de la perestroïka, histoire de trouver son identité, mais pour les repères esthétiques, il préfère Lars fon Trier, Michael Haneke… Dancing in the dark est pour lui un exemple de style et de dramaturgie. Pulp fiction de Tarantino – une invitation à comprendre la construction, la structure. Il adore aussi Alexeï Balabanov, auteur de films très peu flatteurs sur la réalité russe mais dont la philosophie séduit le jeune cinéaste. Ses trois courts-métrages, Byalo les a tournés dans le genre de drame. C’est son regard sur la vie, il aime traiter les problèmes de société. La comédie, le mélo ou encore le film historique ne sont pas sa tasse de thé. La norme de la vie, sélectionné par Cinéfondation parle d’un jeune homme qui découvre le corps de son père avant d’apprendre que la mort n’était pas venue de façon naturelle. Ayant perdu un être proche, le garçon se sent entouré de personnes insensibles et indifférentes. La norme de la vie c’est leur façon de faire, et cela est anormal. Cette histoire, c’est lui, Evgeny Byalo qui l’a imaginée mais dès son troisième court-métrage il commence à chercher des auteurs professionnels, puisque l’écriture est un métier à part. Et puis il pense à l’avenir. Comment s’est-il fait que son film s’est fait remarquer à Cannes ? Eh bien, c’est grâce à la directrice des programmes du festival « Kinotavr » qui lui a suggéré d’envoyer son film en France. Joël Chapron, responsable à Unifrance des pays d'Europe centrale et orientale et « correspondant étranger » du Festival de Cannes, a trouvé la production digne d’attention. Pourquoi ? Il est difficile de dire ce qui a séduit précisément les sélectionneurs mais le réalisateur a quelques idées tout de même. Il pense que le film a impressionné les Français par son côté russe, un cadre pas trop habituel. Le film se passe dans l’espace d’un petit appartement ordinaire. Toujours est-il que cela ne le rend pas hermétique. Un étranger peut se voir dans les héros russes. C’est au moins ce que cherche Evgueny. Pour lui un film doit inviter à s’y identifier, à s’interroger, à se remettre en question. Rappelons que l’année dernière, le Grand prix de Cinéfondation a été remporté par En Chemin, film russe de Taïssia Igoumentseva.

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