Actualités scientifiques et techniques 18.12.2013

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Au sommaire : - C’est moi, androïde, ou le fruit de l’utérus artificiel - Les ours polaires feront l’objet d’un régime de protection spécial - Remèdes traditionnels contre la grippe : à prendre ou à laisser

C’est moi, androïde, ou le fruit de l’utérus artificiel

L’androïde ne tardera pas à faire son apparition. Les chercheurs travaillent en ce moment sur la technologie de parturition artificielle. Mais à quoi ressemblera l’individu venu au monde sans père ni mère? Il sera sans doute parfait physiquement mais les experts estiment qu’il pourra présenter de graves déviations psychologiques. Reste également à savoir si l’androïde pourra s’intégrer à la société.

Le film de la réalisatrice belge Marie Mondy: « Naissance sans corps, utérus artificiel » récemment montré en Russie a suscité une vive polémique dans les milieux des scientifiques et des personnalités publiques. Il traite des technologies de gestation extracorporelle. Selon la réalisatrice, les chercheurs sont poussés dans cette direction, d’une part, par les progrès des techniques de fécondation artificielle et, d’autre part, par ceux des méthodes permettant de maintenir en vie les bébés immatures. Les spécialistes conviennent qu’il y aura bientôt la possibilité de gestations extracorporelle. Les expériences tentées dans ce sens sont encore loin d’être concluantes mais elles ont déjà permis de faire des découvertes révolutionnaires dans les domaines de la biologie moléculaire, de la neurophysiologie, de la transplantalogie et du génie génétique.

Les médecins s’accordent à dire que l’utérus artificiel peut aider à maintenir en vie les bébés immatures. La médecine contemporaine permet de sauver les bébés dans presque 90% des cas à partir de la 24e et même la 22e semaine. Il se peut que la nouvelle technologie permette d’assurer leur survie dans 100% des cas. En même temps, les médecins soulignent que la question consiste non pas tant à maintenait le fœtus en vie jusqu’à un délai déterminé qu’à permettre à l’enfant de mener par la suite une vie normale et d’être socialement adapté.

Et puisqu’il s’agit du cycle « gestation » complet, il faut absolument compter avec l’aspect éthique du problème. Les démographes font valoir que « l’utérus artificiel » peut devenir un service très demandé. En effet, de plus en plus de femmes dans les pays développés et en développement estiment qu’elles n’ont pas de temps à consacrer à la grossesse et à la naissance du bébé. C’est pour cette raison qu’elles opteront vraisemblablement pour « les bébé-éprouvettes ». Il est vrai cependant qu’on a du mal à imaginer aujourd’hui à quoi ressembleront en fin de compte ces « enfants de la science », estime Stella Ouzdenova, membre de l’Association internationale d’obstétriciens et gynécologues :

« La mère et le fœtus sont indissociables et la nature a voulu qu’ils forment un tout même en faisant abstraction de valeurs spirituelles. Après tout, l’utérus artificiel n’est qu’une machine, un ordinateur et tout ordinateur peut tomber en panne. Le bébé pourra venir au monde mais que deviendra-t-il dans 10 à 20 ans et quelle descendance il va avoir ? »

Notons au passage que le thème de parturition artificielle est très controversé précisément en Russie où dans les années 1970 a été brevetée l’invention sous le nom « d’appareil de parturition ». Son concepteur Oleg Beloukourov l’a surnommé « Bojena » en avouant ouvertement avoir jeté un défi à Dieu. C’était cet « utérus artificiel » appelé à équiper plus tard les « usines à bébés » et destiné à délivrer la femme de la société communiste de la fonction de reproduction et à la mettre ainsi sur un pied d’égalité avec l’homme. Le financement de ce projet a cessé à l’époque de stagnation brejnévienne.

L’humanité a-t-elle réellement besoin de l’utérus artificiel ? Les bébés produits par cet utérus, seront-ils des êtres humains ou des androïdes ? La polémique se poursuite toujours mais nous sauront bientôt ce qu’il en est puisque les scientifiques sont une race de persévérants.

 

Les ours polaires feront l’objet d’un régime de protection spécial

La Russie a l’intention d’élargir ses parcs naturels en Arctique pour préserver l’habitat des ours polaires.

L’ours polaire est un des plus grands prédateurs de notre planète. L’individu adulte peut mesurer plus de 3 m et peser jusqu’à 700 kilos. C’est un excellemment nageur et plongeur qui se déplace rapidement sur la glace, un vrai roi de l’Arctique comme l’appellent les scientifiques.

On ignore le nombre exact de ces animaux peuplant le territoire russe mais, selon certaines estimations, leur population serait entre 5 et 6000 individus. L’habitat de l’ours polaire en Russie s’étend de la Terre François-Joseph à la Tchoukotka. Cet animal peut parfois gagner la Kamtchatka sur les banquises en dérive. La Russie dispose actuellement de 4 réserves et de deux parcs naturels à savoir « Arctique russe » et « Beringia » habités par les ours polaires. Ces territoires protégés couvrent plus de 300 000 km2 mais la Russie a l’intention d’augmenter leur surface de plusieurs fois, déclare le ministre des ressources naturelles et de l’environnement Sergueï Donskoï :

« Nous savons tous que la population mondiale d’ours polaires est en état critique à cause des variations climatiques qui provoquent la fonte des glaces, de la pollution des eaux et du braconnage. Dans ces conditions, le sort de ce prédateur, un des plus grands de la planète, suscite de graves inquiétudes. »

Il y 40 ans, en 1973, cinq pays riverains de l’Arctique, à savoir les États-Unis, la Canada, la Russie, le Danemark et la Norvège, ont signé un accord global visant à protéger l’ours polaire. Les pays susmentionnés ont pris un certain nombre d’engagements en matière de protection de ce prédateur. La population de l’ours polaire dans le monde s’est stabilisée grâce à ces mesures et les scientifiques estiment qu’elle atteint actuellement environ 25 000 individus en Arctique. Pourtant, elle peut chuter de deux tiers vers 2050 en raison de la fonte de la banquise due au changement climatique. En effet, la banquise a reculé de 25% ces dernières années mais les spécialistes du WWF estiment qui ces chiffres sont trop optimistes et qu’en réalité la fonte des glaces se poursuit à des rythmes beaucoup plus rapides.

Plus de 40 000 signatures ont été recueillies à l’initiative du WWF en faveur de l’ours polaire. Les défenseurs de l’environnement ont appelé les gouvernements des pays riverains de l’Arctique à prendre des mesures législatives énergiques pour sauver la population de cet animal qui est un symbole de l’Arctique.

 

Remèdes traditionnels contre la grippe : à prendre ou à laisser

L’hiver est le temps des épidémies de grippe et des maladies respiratoires. Quand on n’pas le temps d’aller consulter le médecin, on pense naturellement aux remèdes traditionnels comme le bouillon de poulet, le thé relevé de cognac et les frictions à l’alcool. Mais toute la question est de savoir si l’on peut se passer de médicaments, s’interrogent les experts de la Voix de la Russie.

L’hiver, c’est l’humidité, la gadoue et le vent froid, si bien qu’on attrape facilement un rhume bien que ce mot n'existe pas en terminologie médicale. Il n’y a que les maladies provoquées par une infection virale et on peut effectivement « attraper » un virus venu de l’extérieur. On sait d’autre part qu’une multitude de virus circulent dans le sang mais sont « en sommeil » la plupart du temps. Pourtant, il suffit de se refroidir ou de se surmener pour que les virus s’activent et passent à l’attaque. Il faut profiter de ce petit lapse de temps presque insaisissable pour consommer les produits riches en vitamine C, les boissons chaudes relevées d’alcool et le bouillon de poulet à la « grand-maman » mais à condition d’avoir assez de forces pour lutter contre la maladie, fait ressortit la biophysicienne Nelly Sosedova, experte du projet Vaccin.ru :

« Le bouillon de poulet ne peut pas l’emporter sur le virus. Certes, le bouillon produit un bon effet si le poulet n’a pas été bourré d’antibiotiques. Si l’organisme peut lutter contre la maladie et a assez de forces, le bouillon peut être conseillé comme produit tonifiant. Par contre, si l’organisme est très affaibli, le bouillon ne peut que nuire parce que l’organisme aura dans ce cas à digérer les protéines qu’il contient. »

Par conséquent, dès l’apparition des premiers symptômes de maladie, il est important de déterminer si elle est due au virus de grippe, à un des centaines de virus respiratoires ou même à une infection bactérienne. Tant l’efficacité que la sécurité des produits administrés dépendent du bon diagnostic. Tous savent déjà que les antibiotiques sont inutiles et même nuisibles en cas de grippe. Mais ce n’est pas la peine non plus de se rabattre sur l’ancestrale tisane de framboise. Elle permet de combattre la fièvre, or la fièvre est nécessaire à l’organisme pour lutter contre le virus, insiste Nelly Sosedova :

« En cas de grippe, il convient surtout d’éliminer le virus. La tisane de framboise fait baisser la fièvre qui est consécutive à la présence de toxines virales dans le sang. En l’absence de virus, il n’y aura plus de toxines, et par conséquent, plus de fièvre. La tisane de framboise ne soigne pas et n’élimine pas la cause de la maladie. »

Par ailleurs, les boissons chaudes sont à déconseiller en cas de fièvre. Il ne faut pas non plus porter les vêtements chauds et fermer les fenêtres. Il faut par contre prendre beaucoup de boissons à la température de chambre contenant les sels et les minéraux que le malade perd en transpirant. L’air dans le local doit être frais, fait ressortir Igor Nikonorov, collaborateur du laboratoire de recherche de nouveaux produits antiviraux :

« On a des frissons en cas d’accès de fièvre mais ce n’est pas une raison pour enfiler les chaussettes chaudes et porter un cache-nez. La chaleur sèche est à conseiller tout au début de maladie et est inutile en cas de fièvre. Par conséquent, il convient de bien aérer le local en cas des maladies respiratoires et éviter l’excès de chaleur. Il faut surtout se garder d’emmitoufler le malade parce que cela revient à aggraver sa maladie. »

A propos, les médecins font remarquer que garder le lit n’est pas du tout nécessaire pour soigner les maladies virales. Certes, il faut éviter les efforts physiques pour ne pas trop se fatiguer et éviter les complications. Aussi, il faut s’abstenir d’aller au travail ou aux études parce que c’est contagieux. Mais il ne faut pas non plus garder le lit jusqu’à la disparition de tous les symptômes, sinon les muscles s’atrophient les os perdent le calcium.

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