Selon Shigeru Aoyagi, chef du bureau de l'UNESCO à Kaboul, ce prix est allé au ministre afghan de la Culture Abdul Karim Khoram, pour "la conservation pour les générations à venir des ensembles architecturaux de la vieille ville".
45 villes de 13 Etats avaient été proposées pour recevoir cette récompense, mais c'est Herat qui a finalement été choisie, a annoncé le service de presse du ministère afghan de la Culture.
Une des villes les plus anciennes du monde et mentionnée par Hérodote, historien de la Grèce antique, Herat fut fondée il y a plus de 5.000 ans et s'appelle à juste titre "musée à ciel ouvert". Détruite complètement par Gengiz-Khan en 1222, la ville fut par la suite entièrement reconstruite.
Au XVe siècle, la belle fille de l'empereur mongol Timour fit construire à Herat un ensemble d'une remarquable beauté, comprenant une mosquée et une médersa. Seuls cinq hautes colonnes nous sont parvenues depuis, lieu de pèlerinage des touristes étrangers en temps de paix.
Une dizaine de minarets se dressaient encore sur la ville il y a une centaine d'années, il n'en reste que cinq après trente ans de guerre. L'un d'eux est menacé de destruction totale par une route automobile qui passe à proximité. Ses fondations sont quotidiennement ébranlées par des poids lourds.
Il y a quelques mois, en vertu d'une ordonnance ministérielle, la voie a été fermée par des blocs de béton, malgré la résistance ouverte et parfois "musclée" des populations locales. Mais la culture l'a finalement "emporté" et une voie de contournement permettant de protéger ces monuments sera bientôt ouverte.
