Le CSA a «fermement mis en garde LCI» après le discours de Zemmour

© AFP 2023 Bertrand Guay Zemmour
 Zemmour - Sputnik Afrique
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Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a annoncé jeudi avoir «fermement mis en garde LCI» après la diffusion intégrale et en direct d'un discours d'Eric Zemmour, rappelant à la chaîne d'info du groupe TF1 qu'elle devait veiller à respecter ses obligations en matière de propos discriminatoires, rapporte l'AFP.

Le CSA a réagi aux propos polémiques d’Éric Zemmour sur la chaine LCI, mettant en garde le média.

Cette mesure, qui ne constitue pas à proprement parler une sanction, est une démarche préalable à une éventuelle mise en demeure en cas de récidive, rapporte l’AFP.

Dans un communiqué, le CSA a estimé que le format de diffusion du discours, en direct, «n'avait permis ni de mettre en contexte de façon appropriée les propos tenus, ni d'apporter une contradiction adéquate».

«En conséquence, il a fermement mis en garde LCI contre le renouvellement de manquements aux dispositions de sa convention visant +à ne pas encourager des comportements discriminatoires en raison de la race, du sexe, de la religion, ou de la nationalité [...] +, et à conserver +en toutes circonstances la maîtrise de son antenne+», rapporte le communiqué de l'institution.

Le CSA a par ailleurs indiqué, devant «la gravité de ces propos», avoir décidé de transmettre au procureur de la République les «éléments en sa possession» pouvant nourrir l'enquête à l'encontre d’Éric Zemmour, ouverte pour «injures publiques» et «provocation publique à la discrimination, la haine ou la violence». Il s'agit notamment des saisines reçues par le CSA.

Dans ce discours, Eric Zemmour, l'une des stars d'une «convention de la droite» organisée le 28 septembre par des proches de Marion Maréchal Le Pen, s'en était pris aux immigrés «colonisateurs» et à «l'islamisation», et avait repris à son compte la théorie du «grand remplacement» de l'écrivain Renaud Camus, provoquant un tollé dans le monde politique, associatif et dans les médias.

La chaîne du groupe TF1 avait reconnu après les faits une «erreur d'appréciation». «La diffusion du discours dans l'état n'était pas le format approprié pour notre chaîne», a admis sa direction dans un communiqué, soulignant qu'«il y a bien eu contradiction et déconstruction des propos d'Éric Zemmour, mais c'était après-coup».

Depuis ce discours, qui faisait suite à la condamnation définitive du polémiste pour «provocation à la haine religieuse», en raison de propos tenus en 2016 dans l'émission de France 5 «C à Vous», l'écrivain et éditorialiste est devenu la vedette d'une nouvelle émission quotidienne sur CNews, la chaîne d'info du groupe Canal+.

De son côté, la radio RTL a pris ses distances avec l'auteur du «Destin français». En revanche la chaîne Paris Première, où il participe à l'émission «Zemmour et Naulleau», l'avait convoqué, mais sans l'exclure de son antenne, tandis que Le Figaro lui a également fait savoir sa réprobation sans pour autant arrêter sa collaboration.

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