Une enseignante estime que Samuel Paty a «provoqué» l’acte terroriste

© AP Photo / Lewis JolySamuel Paty
Samuel Paty - Sputnik Afrique
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Restée anonyme, une enseignante a publié sur un site qui se définit comme «anarchiste et anticapitaliste» un texte dans lequel elle estime que Samuel Paty, professeur tué dans une attaque barbare à Conflans, a «provoqué» le terroriste, soulignant également la responsabilité des politiques.

Après la décapitation de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie qui a montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet lors d'un cours sur la liberté d’expression, les réactions se poursuivent. Nombreux sont les enseignants à souscrire au hashtag #JeSuisEnseignant pour dénoncer cet «acte terroriste» et célébrer la mémoire de Samuel Paty. Toutefois, certains semblent excuser le terroriste.

C’est le cas d’une enseignante, qui a préféré rester anonyme sur Paris-Luttes.info, site qui se définit comme «anticapitaliste, antiautoritaire et révolutionnaire». Le texte repéré par Valeurs actuelles a depuis été supprimé. Dans une tribune, malgré sa «sidération» par la décapitation, son auteure considère «l'acte de [son] collègue comme une provocation ou une inconscience».

«Les mots tuent. Nous sommes des êtres de langage et l’école fait mine de ne pas voir les rapports de domination qu’elle instaure à travers les mots, le langage, sur les corps des jeunes enfants, des élèves», écrit-elle.

Dénonçant la violence institutionnelle, elle conclut que «Samuel P. et Abdoullakh A. n’arrêteront jamais de s’entretuer tant que cette violence de classe et de race ne sera pas reconnue».

Les politiques visés

Par ailleurs, l’enseignante pointe les dirigeants politiques, assurant que la «haine» et la «violence» qui accompagnent cette décapitation, «c’est le fascisme qui s’avance».

«La pauvreté, la misère organisée par les dirigeants jettent les bases de cette marée noire. Les fanatismes fleurissent et provoquent des chaos que la répression et les lois liberticides font mine de vouloir juguler», lance-t-elle. «Nos dirigeants sont des pompiers pyromanes. Nous leur devons les injustices de classe, les pillages planétaires, les guerres coloniales qui continuent – meurtres, tortures, viols, pillages, massacres légalisés.»

Elle conclut son message en affirmant que «nous ne renoncerons jamais à nous-mêmes, au combat et à l’amour pour que puissent dialoguer à jamais Samuel et Abdoullakh».

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