«On va aller les taper»: ces Parisiens prêts à chasser les délinquants mineurs relâchés

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Un collectif d’habitants du XVIIe arrondissement de Paris s’est formé pour faire face à des vols et cambriolages commis par des mineurs, indique Le Parisien. Faute de réaction judiciaire à l’égard de ces jeunes relâchés après leur garde à vue, les riverains pourraient appliquer leur propre justice si rien ne change.

Confronté à une hausse de la petite délinquance dans le XVIIe arrondissement de Paris, un groupe de riverains s’apprête à faire justice lui-même si les autorités ne réagissent pas, relate Le Parisien.

Une quinzaine d’habitants du square du Tarn, une cité HLM, ont créé un collectif pour mieux répondre à la hausse des vols et des cambriolages commis principalement par des mineurs.

«On est tous du quartier. On se connaît tous. Dès qu’on voit un danger, on se prévient sur notre groupe WhatsApp Alerte voisins! On s’organise et on débarque», confie l’un d’eux cité par le quotidien. Certains ont installé des caméras dans la cage d’escalier pour repérer les délinquants, d’autres ont blindé leur porte.

Mineurs arrêtés

Avec l’aide de ce groupe, les policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) ont interpellé une petite bande lors d’une tentative de cambriolage. Il s’agit de trois jeunes, âgés de 15 et 17 ans. Divers outils dont des pinces et des tournevis ont été retrouvés par les fonctionnaires dans le sac à dos des cambrioleurs, ainsi que des carnets de correspondance.

Après avoir passé 24 heures en garde à vue, les mineurs qui avaient cassé la serrure de la porte d’un appartement ont été relâchés car «les faits n’étaient pas caractérisés», poursuit le quotidien en citant un magistrat.

«La police est sur le terrain. Elle fait son travail. En revanche, la justice ne suit pas. Elle est justement déconnectée du terrain. Et les mineurs, eux, ont un total sentiment d’impunité», déplorent les riverains.

Mutualiser les forces

Bien que le collectif ait déclaré respecter le droit dans ses démarches actuelles, il «ne va pas se laisser bouffer par un petit groupe de délinquants du quartier. On va aller les taper», a martelé l’un des membres. «Si rien ne se passe, on va appliquer notre propre justice. Pour l’instant, on fait des enquêtes».

Quant à un possible dérapage, un autre habitant répond: «On n’est pas aux États-Unis, on n’est pas armés. Il faudrait qu’avec la mairie, la police, le bailleur et la justice, on mutualise nos forces. Il y a une vraie synergie à trouver».

Selon Atanase Périfan, élu Les Républicains du XVIIe, créateur de l’association Voisins solidaires et président de la Fédération européenne des solidarités de proximité, la justice «ne peut pas être très efficace» dans les affaires concernant les mineurs de moins de 16 ans. En plus de cela, un problème de défaillance des familles de ces malfaiteurs se pose.

«Les institutions et l’État ne peuvent pas pallier les carences éducatives», conclut-il.

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