L’un des quatre policiers qui ont été pris à partie le 24 janvier par une dizaine de jeunes à Pantin a accepté de témoigner devant Le Parisien de l’agression perpétrée contre lui et ses collègues. Il a confirmé qu’il était resté indemne physiquement et qu’aucun projectile lancé ne l’avait blessé.
Toutefois, «le psy en a pris un coup. On n'en a pas dormi de la nuit», a-t-il déclaré.
Les fonctionnaires effectuaient un contrôler routier dans un quartier où une bande de jeunes tournait un clip de rap. Ils ont été approchés par un membre de la bande.
«Il s'est mis à nous invectiver et nous dire qu'on était chez eux et que l'on n'avait rien à faire ici», a indiqué le policier.
Les fonctionnaires ont répondu qu'ils les laissaient faire le clip et qu’ils s'occupaient uniquement du contrôle routier. Mais la bande ne se calme pas et les policiers deviennent la cible de projectiles.
«On s'est vu mourir», affirme l’homme.
Les policiers ont dû faire usage de gaz lacrymogène et même sortir leurs armes pour se dégager.
«Ça a fait son effet, ils ont reculé tout en continuant à nous insulter.»
Qui plus est, les jeunes commencent à lancer tout ce qui leur passe sous la main.
«Tuez-les, tuez-les, ces bandes de chiens», crient-ils.
Les quatre fonctionnaires parviennent à remonter dans leur voiture. C’est alors cette dernière qui devient la cible de jets de projectiles.
Ils se retrouvent «comme dans une cage, entourés de lions qui nous tournaient autour».
Deux vitres latérales ont été brisées.
Une patrouille de police a été prise à partie, hier vers 15h40 Cité des Courtillières à Pantin alors qu'elle contrôlait un véhicule, par une quarantaine d'individus en train de tourner un clip de rap. (@LCI) pic.twitter.com/kfWH6AxeTX
— William Molinié (@WilliamMolinie) January 25, 2021
Mais le véhicule a démarré et a quitté les lieux.
Une intervention «choquante»
L’homme ajoute que ce n’est pas la première fois qu’ils sont pris à partie dans le quartier et qu’il faut «y aller en nombre».
«En 10 ans, je n’ai pas connu d'intervention aussi choquante», souligne-t-il.
«Mais c'est notre métier. On sait aussi que ce n'est pas la dernière fois que l'on se retrouvera dans cette situation et que l'on risque notre vie tous les jours.»
La préfecture de police a pour sa part salué «leur sang-froid» et fait remarquer que la police œuvrait «dans des circonstances parfois difficiles pour la sécurité de tous».
Des policiers violemment pris à partie samedi à Pantin. Heureusement aucun blessé n'est à déplorer.
— Préfecture de Police (@prefpolice) January 25, 2021
Leur sang-froid est à saluer; ils œuvrent dans des circonstances parfois difficiles, pour la sécurité de tous.https://t.co/6hc5cjPwYe
Les policiers ont tous déposé plainte. Une enquête a été ouverte.