Mila s’estime «abandonnée par une nation fragile et lâche» - vidéo

© AFP 2023 BERTRAND GUAYMila, revient dans la salle d'audience, le jour du procès
Mila, revient dans la salle d'audience, le jour du procès - Sputnik Afrique, 1920, 14.06.2021
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Mila, la jeune femme victime de cyberharcèlement pour ses propos polémiques sur l’islam, s’est livrée dans l’émission Sept à Huit. Elle y évoque son quotidien marqué par la protection et la surveillance, mais aussi son avenir dans lequel elle a du mal à se projeter.

En janvier 2020, Mila subissait un torrent d’insultes et de menaces de mort en ligne pour ses critiques très virulentes envers l’islam sur son compte Instagram. Depuis, la jeune femme de 18 ans continue d’être harcelée, à une semaine du procès lors duquel 13 de ses détracteurs seront jugés. Dans l’émission Sept à Huit diffusée dimanche 13 juin sur TF1, elle déplore un manque de liberté et de confiance en l’avenir.

«Même quand je suis dehors, je suis en prison», lance-t-elle, affirmant qu’elle est obligée de se «camoufler» à l’aide de vêtements et d’accessoires à chaque sortie.

Dans un entretien au Journal du dimanche (JDD) du samedi 12 juin, elle précise que certains de ses amis ne voulaient plus la voir par crainte d’être surveillés.

Outre un quotidien «très difficile», Mila ne s’estime «pas capable de voir [s]on avenir comme les autres». «Peut-être que je serai morte dans cinq ans. Je ne vais forcément pas rester en vie», poursuit-elle dans Sept à Huit. Mila a en effet reçu quelque 100.000 messages haineux, parmi lesquels des promesses de se faire «ligoter, découper, écarteler, lapider, décapiter», avait détaillé son avocat Richard Malka.

Capitulation de l’État?

Dans son livre «Je suis le prix de votre liberté» à paraître mercredi 16 juin, elle se considère «abandonnée par une nation fragile et lâche». Des propos qu’elle réaffirme face à la caméra de TF1: «J’étais persuadée que mon pays n’était pas comme ça». Reconnaissante envers ses soutiens, elle constate pourtant de «la lâcheté» autour d’elle, «personne ne fait rien».

Mila et ses parents avaient déjà dénoncé la «lâcheté» et la «démission» de l’État en décembre dernier lorsqu’elle avait dû quitter le lycée militaire dans lequel elle avait été placée, ayant révélé le nom de l’établissement. Depuis, elle est forcée de suivre ses cours à distance, mais s’avoue «perdue dans les études». Elle ne passera d’ailleurs pas son bac cette année.

Procès

Le procès de 13 personnes qui l’ont cyberharcelée ou menacée de mort devait se tenir le 3 juin, renvoyé au 21 après l’examen de questions de procédures. Un nombre qui peut paraître faible au vu de la quantité de messages que Mila a reçus. 

D’autres personnes ont été condamnées avant, parmi lesquelles l’auteur d’une vidéo où il mime l’égorgement de la jeune femme, ce qui lui a valu 18 mois de prison ferme. Ceux qui seront jugés lundi prochain risquent deux à trois ans de prison et jusqu’à 45.000 euros d’amende, pour harcèlement en ligne ou menaces de mort.

De l’autre côté, Me Juan Branco, avocat de l’un des accusés, estimait face à BFM TV le 3 juin que l’affaire Mila avait pris une ampleur trop importante, affirmant que son client était jugé pour un commentaire sur Twitter «inoffensif» et sans «aucune forme de menace». Il a également critiqué le gouvernement «qui n’a que faire des réalités mais tout des apparences» et qui n’hésite pas à «instrumentaliser le parquet et les forces de police».

 

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