L'unique café orthodoxe de Russie se trouve à Moscou

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Un café pour les chrétiens orthodoxes s'est ouvert dans la capitale russe.

Le local est exigu, mais l'ambiance est à la fois confortable, chaleureuse et conviviale. On s'y sent bien, comme à la maison. Un piano, des perroquets dans une volière. Dans le coin droit, l'iconostase. Les murs sont tapissés d'icônes. Le menu propose tous les plats, en commençant par les hors-d'oeuvre, et les mets sont rigoureusement divisés en "maigres" et en "riches". Comme boissons alcoolisées, de la bière, et rien d'autre. Plusieurs fois par semaine un prêtre vient lire des sermons. La salle est toujours pleine.

Natalia, la patronne de l'unique café orthodoxe de Russie, n'imaginait pas qu'un jour elle combinerait restauration et religion. "L'idée d'ouvrir un café-club orthodoxe m'est venue il y a deux ans, confie Natalia au journal Novye Izvestia. - Dans la capitale, les endroits où les croyants peuvent se retrouver et communiquer entre eux ne sont pas tellement nombreux. D'ailleurs, les croyants ne sont pas nos seuls clients. Les restaurant et les cafés habituels retirent leurs principaux bénéfices de la vente de boissons alcoolisées et de distractions d'une morale douteuse. Nous, nous avons un tout autre programme culturel".

Seules les prières permettent de survivre au milieu de dizaines d'établissements concurrents au business bien rodé avec des enseignes au néon tapageuses. "Quand nos comptables vont présenter leurs comptes à la perception des impôts, je prie toujours, dit Natalia en souriant. - Et bien entendu, les prêtres qui mettent de l'ambiance dans notre établissement nous aident beaucoup spirituellement".

"Les prêtres nous rendent visite le mardi, le mercredi est le jour de la musique orthodoxe, le jeudi on passe des films, le vendredi est consacré à la musique classique, aux romances, à la poésie et aux rencontres avec les écrivains orthodoxes", explique le directeur artistique du café, Viatcheslav. A la fin des années 80, il jouait dans des groupes de rock. Au début des années 90, il s'est tourné corps et âme vers la religion orthodoxe. Dix ans plus tard, il est revenu à la musique, mais à la musique orthodoxe, cette fois. Et maintenant, Viatcheslav est responsable du programme culturel du café. "Chaque manifestation suppose un contact direct avec les intervenants. Des questions et des réponses. Le prêtre choisit lui-même le thème de la discussion".

Quand la salle se vide, la femme de ménage Gulia entre en scène. C'est la seule musulmane de tout le personnel. Mais en quelques mois de travail, elle s'est constitué une riche collection de croix et d'icônes. Pratiquement chaque prêtre visitant le café lui fait un cadeau de ce genre, espérant qu'un jour ou l'autre elle adoptera la religion orthodoxe.

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