L’industrie de l’énergie charbonnière en Chine mise en question par une ONG US

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Sur fond des tensions commerciales croissantes entre les États-Unis et la Chine, une ONG américaine a publié des données sur une expansion significative des centrales à charbon en Chine, bien que le pays ait officiellement ordonné l’annulation de ces projets.

Avant son mandat, Donald Trump avait fait une promesse électorale: redorer l'industrie charbonnière et préserver les milliers d'emplois qui en dépendent aux États-Unis. Pour atteindre cet objectif, il avait retiré son pays de l'accord de Paris sur climat de 2015. En 2018, dans un contexte de différends commerciaux entre la Chine et les États-Unis, une ONG américaine nommé Coalswarm a publié des données sur l'expansion des centrales électriques fonctionnant au charbon en Chine en pointant la pollution qui en résultait, bien que les États-Unis suivent la Chine en quantité de la production d'énergie charbonnière.

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Se référant à des photos prises par satellite de différentes régions chinoises en 2018, l'ONG a trouvé des tours aéroréfrigérantes et de nouveaux bâtiments qui n'étaient pas présents l'année précédente, écrit The Guardian. Selon le groupe de recherches, il s'agit d'un véritable «tsunami» de centrales à charbon qui boosteront les capacités de production de ce type d'énergie en Chine de 25%.

La capacité totale des nouvelles centrales à charbon est d'environ 259 GW (gigawatts) supérieure à celle américaine et «totalement hors normes» par rapport à l'accord de Paris sur le climat, a indiqué le groupe dans un nouveau rapport.

«Cette nouvelle preuve que le gouvernement central chinois n'a pas été en mesure d'arrêter la construction de centrales électriques au charbon est alarmante: la planète ne peut tolérer la constitution d'un autre bloc comme celui aux États-Unis», a déclaré Ted Nace, directeur exécutif de CoalSwarm, qui est financé par des groupes verts internationaux et des dons privés.

Un grand nombre de centrales électriques remontent à la flambée des années 2014-2016, lorsque l'autorisation de construction a été transférée de Pékin aux autorités provinciales. Cela a conduit à une multiplication par trois des permis délivrés entre 2013 et 2015. En réponse, en 2016 et 2017, le gouvernement chinois avait ordonné que les projets soient reportés ou annulés.

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Mais les photos satellites analysées par Coalswarm montrent que des travaux de construction sont toujours en cours, y compris concernant la station Huadian Nanxiong dans le sud-est de la Chine. Bien que le gouvernement ait ordonné la fermeture de l'usine en janvier 2017, deux tours aéroréfrigérantes ont vu le jour en mars 2018.

Selon le plan quinquennal chinois, cité par le groupe, il ne devrait pas y avoir plus de 1.100 GW d'énergie produite par les centrales à charbon d'ici 2020, mais l'augmentation de 259 GW par les nouvelles centrales alors que la capacité existante était déjà de 993 GW dépasse cette limite, écrit le journal britannique.

Étant donné que la Chine représente environ la moitié de la capacité mondiale d'exploitation du charbon, «la politique du charbon du pays a un effet considérable sur les perspectives climatiques mondiales», conclut le groupe, appelant le pays à agir rapidement pour annuler les projets.

Dans le même temps, la Chine intensifie ses efforts dans le domaine des énergies renouvelables en proposant des objectifs de consommation d'énergie verte plus élevés. Selon un projet de la Commission nationale du développement et de la réforme, examiné par Bloomberg, le plus grand consommateur d’énergie au monde ambitionne que les énergies renouvelables représentent au moins 35% de la consommation d’électricité d’ici à 2030.

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En 2009, les États-Unis comptaient 1.436 centrales à charbon d'une capacité de 339 GW. En 2016, à la fin du second mandat de Barack Obama, le nombre de centrales au charbon avait diminué de 400 unités, ce qui avait fait tomber de 61 GW la capacité existante de l'État. De 2012 à 2015, la production de charbon aux États-Unis avait diminué de 432 millions de tonnes. Toutefois, après la première année du mandat de Trump, elle a augmenté de 46 millions de tonnes. En 2017, les États-Unis ont consommé 664,75 million de tonnes d'énergie charbonnière.

En retirant les États-Unis de l'accord de Paris, Donald Trump avait mis fin à «la guerre contre le charbon». Lors d'un discours sur le développement du secteur énergétique, le Président s'était dit «très fier» de sa décision, qui permettrait, selon lui, de «protéger les travailleurs américains et les entreprises américaines» d'un accord contre le réchauffement climatique, conclu fin 2015, qu'il jugeait contraire à la souveraineté nationale.

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