Une sénatrice française appelle directement à l'ingérence en Algérie

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Le drapeau de l'Algérie - Sputnik Afrique, 1920, 15.06.2021
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La vice-présidente du Sénat Laurence Rossignol a réitéré sa position en faveur du Hirak au micro de RFI, estimant que la France devait «aider» ce mouvement, car «elle ne peut pas rester indifférente à ce qu’il se passe en Algérie».

Laurence Rossignol persiste et signe. Trois semaines après son interpellation du ministre des Affaires étrangères, la vice-présidente socialiste du Sénat a appelé à nouveau mardi 15 juin à «aider» le Hirak, le mouvement contestataire en Algérie.

Elle justifie sa position par la défense des droits humains, qu’elle estime bafoués, en particulier depuis la crise sanitaire qui a «étouffé» le Hirak. «La France ne peut rester indifférente à ce qu’il se passe en Algérie», plaide-t-elle au micro de RFI (Radio France internationale).

Ingérence

«La France doit partout aider ceux qui luttent pour la démocratie», poursuit-elle. Interpellée sur le fait que son appel corresponde à de l’ingérence, elle répond que «c’est l’argument du pouvoir algérien pour nous intimer à tous de nous taire». Pour Mme Rossignol, que la France exprime son inquiétude pour «le sort du mouvement démocratique en Algérie» au même titre qu’elle l’avait fait pour les Ouïghours «serait déjà symboliquement important».

C’est le même argumentaire qu’elle avait tenu le 26 mai face à Jean-Yves Le Drian, lequel lui avait répondu que «c'est aux Algériens, et à eux seuls, de fixer les modalités de ce destin». Une réflexion sans équivoque pour rappeler à la sénatrice de ne pas basculer dans l’appel à l’ingérence, dont le principe (plutôt de non-ingérence) est fondamental dans le droit international pour assurer la souveraineté des États.

Élections législatives

L’ancienne ministre de François Hollande rappelle ensuite que les élections législatives algériennes de ce samedi 12 juin avaient été marquées par un énorme taux d’abstention: «30% de participation». «Ces élections montrent que les Algériens n’ont pas suivi ce que le gouvernement proposait pour faire avancer la démocratie», avance-t-elle.

Selon elle, la situation en Algérie concerne directement la France, car la jeunesse algérienne «voit qu’elle n’a plus d’avenir dans le pays» et est tentée de venir en France.

Accréditation de France 24

Au lendemain du scrutin, les autorités algériennes ont annoncé le retrait de l’accréditation de la chaîne d’information France 24 en raison de son «hostilité manifeste et répétée» envers le pays. Le média avait déjà reçu un «dernier avertissement» en mars dernier, justement en raison de sa couverture des manifestations du Hirak.

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