Une Marocaine assure avoir dû fuir le Qatar et s'être fait kidnapper en Turquie après une publication Facebook

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Une marocaine diplômée d’un Master en journalisme au Qatar a fui le pays à cause de menaces de mort reçues suite à la publication d’un post sur Facebook où elle avait critiqué les conditions de vie imposées aux étrangers, notamment concernant les soins. Arrivée à Istanbul, elle a été agressée et se trouve dans l’impossibilité de quitter la Turquie.

Une jeune diplômée marocaine en journalisme de l’Institut de Doha pour les études supérieures, au Qatar, est menacée de mort suite à la publication d’un texte sur sa page Facebook déplorant les discriminations subies par les étrangers dans le pays, notamment en matière de soins durant l’épidémie de Covid-19. Dans une déclaration au site d’information marocain Yabiladi, cette femme appelée Yousra affirme avoir reçu sur son compte, qu’elle a désactivé depuis, des centaines de messages «d’insultes et de menaces de mort». Alors qu’elle devait être rapatriée par le Maroc, elle a finalement décidé de rejoindre la Turquie par ses propres moyens, après que l’ambassadeur du royaume chérifien à Doha l’a informée que son vol avait été reporté. À Istanbul, elle a été également menacée à deux reprises en l’espace de deux jours, par deux individus usant d’armes blanche et à feu. Yousra a fait savoir à Yabiladi qu’elle avait été victime d’un «kidnapping», lors duquel elle avait échappé in extremis «à un viol».

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Le basculement de sa vie d’étudiante a eu lieu quelques jours avant la cérémonie de remise des diplômes, où elle devait recevoir son Master en journalisme.

«Sur Facebook, j’ai reçu en peu de temps plus de 600 messages privés où je suis insultée et directement menacée de mort», a-t-elle affirmé, avant d’expliquer que «ce qui a été au départ une réflexion parmi d’autres sur la Toile est rapidement devenu une affaire de sécurité d’État, puis une affaire profondément tribale dont ce sont saisis des locaux avec beaucoup de violence».

«On envoyait des messages, des vidéos avec des armes à feu et une voix promettant de laver l’honneur des Qataris, en décrivant comment et dans quoi on allait utiliser chaque arme présentée», a-t-elle soutenu, soulignant qu’elle craignait même des poursuites judiciaires après avoir été convoquée par la police.

Son cas se complique à Istanbul

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À Istanbul, la jeune femme a fait l’objet de deux menaces de mort.

En effet, elle a indiqué au média qu’un homme l’avait obligée à monter sur sa moto en la menaçant avec une arme blanche.  Elle a affirmé avoir fait l’objet d’«un kidnapping» avec «menace à l’arme blanche» et d’une «tentative de viol». Elle a même déposé une plainte pour «agression sexuelle et blessure délibérée», dont Yabiladi affirme avoir eu une copie. La jeune femme a fait savoir que son agresseur lui avait volé son téléphone et ses documents d’identité, dont son passeport, et tout l’argent liquide qu’elle avait sur elle.

Deux jours plus tard, un autre homme l’a menacée avec une arme à feu après l’avoir prise en filature pendant une bonne partie de la journée.

«J’ai besoin d’un laissez-passer»

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Yousra a pris un billet d’avion pour quitter Istanbul samedi 11 juillet. «Mais vu que j’ai perdu mon passeport, j’ai besoin d’un laissez-passer de la part des services consulaires marocains en Turquie».

À ce jour, l’ambassade du Maroc à Istanbul n’a toujours pas accédé à sa demande.

«L’ambassade m’a annoncé ce jeudi [9 juillet, ndlr] qu’elle ne pouvait rien faire pour moi, car l’octroi de ce papier nécessite un aval des ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères à Rabat», a-t-elle expliqué.

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«Je suis en danger de mort certaine, la police n’a pas encore arrêté le premier suspect […] je ne sais pas pourquoi je ne peux pas avoir droit à ce document, qui m’a déjà été octroyé par le passé, auprès d’autres consulats du Maroc», a-t-elle déploré.

La jeune femme, qui a quitté Doha sans les documents nécessaires pour faire valoir son diplôme dans son pays, a indiqué que «l’Institut m’a promis de me les livrer, l’ambassade du Maroc m’a rassurée, mais je n’ai plus aucune nouvelle». Selon elle, ils lui avaient signifié de ne pas se tourner vers la presse «dans son intérêt».

Contactés par Yabiladi, ni la direction de l’Institut ni l’ambassadeur du Maroc à Doha n’ont souhaité s’exprimer.

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