L'espace lointain passe par la recherche fondamentale

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MOSCOU, 8 août. (Par Andreï Kisliakov, commentateur politique de RIA Novosti). Le Programme spatial fédéral de la Russie pour la décennie à venir, dont la signature officielle est prévue pour le 15 août, vise en premier lieu la création de nouveaux matériels spatiaux et la modernisation poussée de ceux qui existent déjà.

 Il est évident que pour y parvenir il faudra implanter des développements scientifiques eux-mêmes fruits de la recherche fondamentale.

L'alliance de la science fondamentale et de l'industrie, qui permettra à la Russie de maintenir ses positions avancées sur le marché mondial de l'astronautique, s'est constituée le 3 août. Ce jour là le directeur de Roskosmos, Anatoli Perminov, et le président de la Fondation russe de la recherche fondamentale (FRRF), Vladislav Khomitch, ont signé un accord de coopération.

Dans une interview exclusive accordée à RIA Novosti, Anatoli Perminov a souligné qu'il s'agit "d'un accord cadre qui sera étayé par d'autres accords dans des domaines concrets". En d'autres termes, les deux parties choisiront les axes d'activité les plus importants pour la science et l'Etat.

Sur le plan du pragmatisme, notion qui aujourd'hui sert de base pour déterminer dans une grande mesure l'opportunité des démarches entreprises dans la recherche spatiale, on peut cerner deux filières clés de la coopération de la science et de la production industrielle. La création du véhicule de transport réutilisable Kliper et l'élaboration de nouveaux satellites, principalement de télécommunications, avec durée de vie accrue.

De l'avis d'Anatoli Perminov, le vecteur réutilisable permettra à la Russie de réaliser le programme et aussi d'effectuer des recherches interplanétaires, dont des vols pilotés. Cependant, "la création de ce véhicule de type inédit réclame de nouvelles solutions techniques, de nouveaux matériaux et technologies", a souligné le patron de Roskosmos.

Ainsi, la corporation spatiale Energuiya, entreprise pilote du programme Kliper, a imaginé un véhicule réutilisable de type hybride. C'est une association des vaisseaux spatiaux dits capsulaires, comme le Soyouz, et de la navette Bouran. De l'avis de Vladimir Syromiatnikov, l'un des dirigeants d'Energuiya, ce véhicule permettra de voler dans l'espace en toute sécurité.

Il est inutile de mettre l'accent une nouvelle fois sur la portée de l'élaboration de nouveaux satellites de télécommunications et d'observation de la Terre, dont l'utilisation commerciale représente aujourd'hui 70 pour cent du marché mondial. A cet égard "il nous faut envisager l'abandon des anciens engins spatiaux et entreprendre la création de satellites dont la durée de vie sera portée à 12 ans. Ces développements, nous les possédons", a dit Anatoli Perminov en conclusion.

"En ce qui concerne le rapport qualité/prix, les satellites conçus au groupement science-production sibérien Rechetniev "ne le cèdent en rien aux analogues mondiaux. Le plus difficile, c'est de s'implanter sur le marché que les principaux acteurs se sont déjà partagés et où la Russie est accueillie comme un chien dans un jeu de quilles", a déclaré le directeur adjoint de Roskosmos, Nikolaï Moïsseev au cours d'un point de presse tenu à la fin du mois de juillet.

Cependant, la situation pourrait très bientôt changer du tout au tout. Les derniers jours de juillet le gouvernement a entériné le projet d'Anatoli Perminov concernant la création de la corporation Systèmes satellitaires d'information, ce qui devrait faire de la Russie un nouveau et imposant acteur dans les secteurs clés du marché mondial des satellites. La corporation a déjà concocté un business plan.

Ces deux démarches d'affilée entreprises par Roskosmos sur les plans scientifique et organisationnel ne peuvent par conséquent que contribuer à l'objectif essentiel qui est la réalisation du programme spatial national.

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