La France légalise un médicament contenant du cannabis

© denverok.comRossiïskaïa gazeta
Rossiïskaïa gazeta - Sputnik Afrique
S'abonner
La France s'est ouverte à sa première utilisation médicale du cannabis en autorisant la mise sur le marché d'un spray à base d'extraits de chanvre, écrit mardi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

La France s'est ouverte à sa première utilisation médicale du cannabis en autorisant la mise sur le marché d'un spray à base d'extraits de chanvre, écrit mardi le quotidien  Rossiïskaïa gazeta.

Le décret d'autorisation a été signé après des mois de consultations menées par la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Beaucoup de Français ont interprété cette démarche comme un premier pas vers la libéralisation des stupéfiants en dehors de la sphère médicale.

La France n’est pas le premier pays du monde à avoir autorisé un médicament à base du cannabis. Christophe Vandeputte, directeur général de la société qui fournira le médicament sur le marché national, Almirall, a confié que le Sativex était déjà autorisé dans 23 pays dont 17 européens.

La conseillère du ministre russe de la Santé Tatiana Klimenko estime que la lutte contre le trafic de drogues avait ses particularités selon les pays. Certains considèrent la consommation de stupéfiants comme un crime et les consommateurs sont poursuivis pénalement. Au Japon par exemple, les consommateurs de drogues douces risquent jusqu'à 3 ans de prison et jusqu'à 10 ans pour les drogues dures. C'est également le cas en Thaïlande. Aux Emirats arabes unis et en Iran, les crimes liés à la drogue sont mêmes passibles de la peine de mort.

Les systèmes plus souples considèrent les toxicomanes comme des victimes et mettent à leur disposition toutes les formes de cure et de réhabilitation nécessaires, sans les condamner. Mais même en France la consommation de drogues peut être passible d'une condamnation à deux ans de prison. En Grèce, pour les mêmes faits, un individu peut être condamné de deux à cinq ans de prison.

Le troisième modèle de lutte se veut "équilibré", c'est-à-dire quand la consommation de drogues est vue comme une infraction mais que l'intéressé se voit accorder la possibilité de suivre un traitement et une réhabilitation. La Russie avance progressivement sur cette voie.

En ce qui concerne le cannabis, les toxicologues le qualifient de plus en plus souvent de "drogue d'initiation". Des troubles de la réflexion se développent en cas de consommation régulière et, après 10 à 15 ans, des psychoses cannabiques apparaissent – un état proche des crises de schizophrénie. Sans évoquer le fait que beaucoup de ceux qui commencent à fumer cette drogue prétendue "inoffensive" passent rapidement aux drogues dures. C'est pourquoi les points de vue concernant les médicaments contenant des cannabinoïdes divergent.

La décision de contrôler les stupéfiants a été prise pour la première fois à la conférence de Shanghai en 1909. Trois conventions internationales avaient été adoptées par la suite pour établir les règles de ce contrôle. Pendant cette période certains pays avaient assouplis leur règlementation concernant la consommation de drogues. Mais en quelques années la situation s’était tellement dégradée que les autorités avaient été forcées de réinstaurer des mesures répressives. Un nouvel élan de "narco-libéralisation" a repris il y a deux ans – le Colorado et le district de Columbia ont autorisé la consommation de cannabis à titre médical pour les malades du cancer, afin de maintenir leur appétit et de remédier à leur dépression. C'était le premier pas. L'exemple des Etats-Unis a ensuite été suivi par certains pays européens. Aujourd'hui, on évoque également au niveau international la nécessité de s'opposer à ces processus.

Il n'est pas prévu de légaliser des médicaments dérivés du cannabis en Russie.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала