ABM en Europe: la Russie pourrait abandonner le traité START

© RIA Novosti . Mikhaïl Fomitchev / Accéder à la base multimédiaNezavissimaïa gazeta
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Les Etats-Unis déploient les éléments navals du bouclier antimissile (ABM) en Europe. Un destroyer équipé d'un système de défense antimissile a déjà été envoyé dans le port espagnol de Rota. La Russie pourrait répondre par son retrait du traité START, écrit lundi 3 février le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les Etats-Unis déploient les éléments navals du bouclier antimissile (ABM) en Europe. Un destroyer équipé d'un système de défense antimissile a déjà été envoyé dans le port espagnol de Rota. La Russie pourrait répondre par son retrait du traité START, écrit lundi 3 février le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Pratiquement toute l'élite diplomatique et militaire de l’espace transatlantique s'est réunie ce week-end à Munich pour célébrer le 50ème anniversaire de la conférence de sécurité et évoquer les graves conflits régionaux dans le monde. Au cours de ce forum, le chef du Pentagone Chuck Hagel a annoncé que le Pentagone avait commencé de déployer en Europe des destroyers équipés du système Aegis, dans le cadre de la mise en place de l'ABM. "Nous venons d'envoyer le destroyer Donald Cook, doté d'un système antimissile, à Rota en Espagne", a-t-il déclaré. D'ici deux ans trois autres destroyers le rejoindront pour "protéger l'Europe".

Hagel a affirmé que ces mesures visaient à parer la menace des missiles iraniens. Il a également annoncé qu'avant Munich il s'était rendu en Pologne pour confirmer la volonté des USA d’y déployer une partie du bouclier antimissile. Tout cela illustre une approche par étapes de la mise en place d’un ABM européen.

Depuis 2002, les Etats-Unis ont organisé plus de 30 essais de vol du système Aegis, dont 25 se sont soldés par l'interception réussie de missiles.

Pavel Zolotarev, directeur adjoint de l'Institut des Etats-Unis et du Canada, pense que les éléments mobiles du système ABM européen sont plus efficaces que ses parties stationnaires.

En revanche, le prétexte des USA pour la mise en place de l'ABM en Europe – la menace iranienne – pourrait être remis en question.

Alexandre Khramtchikhine, directeur adjoint de l'Institut d'analyse politique et militaire, a un autre avis sur la "menace iranienne". "On ne peut pas dire que la menace iranienne a complètement disparu. Le programme balistique de la République islamique n'est pas évoqué par la communauté internationale, contrairement au programme nucléaire. En même temps, les missiles dotés d'ogives conventionnelles représentent une menace limitée et même moins importante que celle des avions de combat", a-t-il déclaré.

La Russie, pour sa part, est contrariée de voir que l'évolution de la partie européenne de l'ABM américain se poursuit au même rythme qu’avant, malgré les progrès dans les négociations sur le programme nucléaire de Téhéran. Moscou pourrait se retirer du traité START si les USA continuaient à développer leur bouclier antimissile, pense Mikhaïl Oulianov. Selon lui, le traité peut être rompu si l'une des parties décidait que des circonstances exceptionnelles associées à la teneur du traité compromettaient ses intérêts suprêmes, selon l’une de ses clauses. "Tant que les USA continuent de renforcer leur sécurité par des moyens qui diminuent celle de la Russie, on peut difficilement parler de poursuite du désarmement nucléaire", a déclaré Mikhaïl Oulianov.

Cependant, les experts interrogés ignorent à qui sont adressées les menaces russes de sortir du traité START. "Le traité est favorable pour les Russes et défavorable aux Américains. Si la Russie sortait du traité, ce serait un cadeau pour les USA sans aucun avantage pour la Russie. Les républicains insistent depuis longtemps sur la sortie des USA du traité START, parce qu'il leur est extrêmement défavorable", conclut Alexandre Khramtchikhine.

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